Il fut un temps où je rêvais d’une fête des Mères idéale. Un brunch, ma famille, des fleurs sur la table, le bricolage de garderie et un mari qui me félicite de mes bons coups de maman... 
 
Nous avions attendu cette poussière d’étoiles si longtemps que je voyais déjà arriver ce petit rêve au moment de mon accouchement. C’était un petit rêve kitsch, mais c’était tout de même ma cible à atteindre, mon summum.
 
J’étais une belle-mère présente pour ses enfants, mais maintenant c’était à mon tour d’avoir un petit être dans mes bras, qui un jour me dirait : « Je t’aime maman ». Un rêve de grande famille recomposée, heureuse et présente.
 
J’étais prête à devenir mère, mon intérieur vibrait et mon extérieur brillait de mille feux.
 
Mais ce rêve n’est jamais arrivé... En fait, il s’est détruit abruptement. Un « poufff » retentissant... Papa a décidé d’aller rejoindre sa nouvelle flamme, qui elle aussi berçait son enfant, alors que la mienne n’avait que 8 semaines...
 
J’ai passé cette première fête des Mères seule à pleurer jusqu’à l’épuisement. J’étais incapable de contrôler mes émotions. J’étais si heureuse de devenir mère, mais en même temps si chagrinée que l’homme qui était à mes côtés depuis plus de 10 ans ne soit pas là pour faire l’éloge de ma maternité. 
 
J’en suis donc venue à détester cette fête... détester ce qu’elle représentait, ce qu’elle me faisait ressentir! 
 
Superficiel, vous dites? La reconnaissance n’est pas seulement un concept de ressources humaines et de gestionnaire. Selon moi, cette reconnaissance de la famille que j’avais créée était importante à mes yeux. J’ai échoué souvent au cours de ma vie, et ce, dans plusieurs domaines. Mais cette fois, créer une famille était pour moi l’objectif que je me donnais, mais j’ai échoué, encore…
 
Avec le temps, je n’ai jamais renoué avec cette festivité. L’année suivante, ma fille a été hospitalisée durant cette période. Signe du destin qui ne voulait que je réalise mon brunch familial et mes centres de table fleuris.
 
J’ai finalement décidé qu’elle serait une journée comme une autre. De toute façon, bébé et moi sommes une famille unie, puisqu’elle est avec moi à temps plein. Lorsque je regarde où nous en sommes, ce que nous avons accompli et ce que nous visons pour l’avenir, je me dis que j’ai fait une maudite bonne job! Je suis fière de moi! Et c’est la seule chose qui m’importe.