C’était un soir ordinaire, mon chum rentrait du travail, et moi j’avais vaqué à mes occupations habituelles : allaitement, pliage de linge, promenade dans le quartier… Petite journée de congé de maternité ben normale. 
 
Il est entré comme excité, et sans plus attendre me l’a annoncé : « Un collègue m’a invité à joindre sa ligue de hockey! C’est sur glace, trois soirs par semaine, c’est de bon niveau. Je commence la semaine prochaine! ». Il a continué à me détailler le projet, mais je n’entendais plus grand-chose. Tout ce qui résonnait dans ma tête, c’était : « trois soirs par semaine ». J’attendais qu’il me dise quelque chose comme « Est-ce que ce serait ok pour toi que je m’absente trois soirs? », mais non, rien n’est venu. 
 
Le hockey, c’est son sport. Il en mange. Il joue depuis l’enfance, mais ça faisait deux ans qu’il avait délaissé le jeu (nouvelle job obligeait). Je savais que ça faisait un p’tit bout qu’il voulait reprendre plus sérieusement. Je sais que ça le rendrait vraiment heureux. 
 
Mais : trois soirs par semaine.
 
Trois soirs de plus à être seule avec notre bébé. 
Trois soirs à faire la routine toute seule. 
Trois soirs à encore devoir tout assumer toute seule.
Je suis exténuée juste à y penser.
Lui, il semble qu’il n’ait même pas réfléchi une seconde à ce que ça représente pour moi. Ça me tue. 
 
Je me sens comme s’il me disait que mon temps n’avait aucune valeur. Comme s’il me disait que c'était en son pouvoir de décider ce que je faisais de mes soirées. « Moi je fais du sport, toi tu restes à la maison ». Évidemment ce n’est pas ça qu’il me dit, il me dit : « Fais ce que tu veux. », mais au final ça revient au même : si je ne reste pas à la maison, qui s’occupera de notre enfant? J’aimerais lui dire : « C’est parce que je suis là pour m’occuper de notre bébé que toi tu peux aller faire du sport. Ou boire une bière avec des amis. Ou whatever que t’as envie. » On dirait qu’il prend mon temps pour acquis. Mais pourquoi ça devrait être « acquis » que je sois toujours disponible pour prendre soin de notre fils?
 
Je me sens carrément invisible. Pas considérée. Est-ce que c’était si naïf de ma part de penser que puisqu’on voulait cet enfant ensemble, on allait s’en occuper ensemble? Mon chum est un père attentionné, un bon amoureux, et au final, il veut juste pratiquer son sport. Mais fuck, ça m’enrage qu’il ne me prenne pas en considération pour des décisions qui me concernent aussi. Je sais qu'il tient à sa liberté. Mais ma liberté à moi ne semble jamais peser dans la balance. Je suis en colère, mais aussi juste découragée... et blessée.
 
Je sais que je dois lui en parler, mais je me sens épuisée d’avance d’avoir à demander d’être prise en considération. Je n’aime pas cette position dans laquelle ça me met. 
 
Si vous avez des idées de manières d’aborder le sujet avec lui, je suis preneuse.