Le 21 juin dernier, c’était la Journée nationale des peuples autochtones du Canada. Pour une première année, le centre autochtone de ma région avait organisé des activités pour permettre à toute la population de se joindre à leurs festivités. J’ai pris mon courage à deux mains pour profiter de ma journée libre (bébé est en intégration au CPE) et me rendre sur le lieu de rencontre.
 
J’avoue que j’avais un peu peur de tomber sur une activité un peu trop intense pour moi, mais j’ai suivi les conseils d’une amie et j’ai participé à l’Exercice des couvertures. Je ne donnerai pas trop de détails sur comment se passe concrètement cette activité. Je crois que c’est plus facile de se laisser aller si on ne sait pas à quoi s’attendre. Je dirai, par contre, que cette expérience nous permet de nous mettre dans la peau des Autochtones à travers les 500 dernières années et qu'elle devrait être obligatoire pour tou.te.s les élèves de secondaire 4.

Un des derniers chapitres racontés est la rafle des enfants dans les années 60 et 70. Les enfants étaient retirés de leur famille pour être placés dans des familles blanches ou des foyers d’accueil. Certains enfants ont eu la chance de tomber sur une famille aimante mais pour d’autres les abus et les négligences ont fait partie de leur réalité. Les lois de l’époque empêchaient que les informations sur les origines des enfants soient transmises créant ainsi une génération d’adultes perdus parce qu’on leur a volé leur identité culturelle.

Je vous laisse imaginer comment cette histoire est bouleversante pour mon cœur de maman blanche qui se prépare à adopter le plus beau des petits garçons d’origine autochtone…
À force de me répéter que la situation est différente et que tout a été tenté pour qu’il puisse être accueilli dans une famille autochtone, j’espère qu’un jour je ne sentirai plus de culpabilité…

Je ne peux pas changer les causes qui ont fait que la famille biologique de mon coco n’a pas reçu le bagage nécessaire pour devenir des parents adéquats (causes multiples et pas étrangères à l'Histoire des dernières générations) et que sa communauté n’arrive pas à aider et soutenir toutes les familles en détresse. Tout ce que je peux faire, c’est d’aider mon coco à développer une fierté de ses origines (comme pour ma puce aux yeux bridés)! Je vais apprendre et essayer de profiter de toutes les opportunités pour le mettre en contact avec sa culture d’origine et avec des adultes qui pourront lui en apprendre plus.

À bien y penser, j’espère que ma famille québéco-sino-autochtone deviendra la preuve de l’évolution de la société et des mentalités et que la mixité dans le respect de toutes les cultures deviendra la norme!