Écrire pour TPL Moms, c’est une aventure stimulante et gratifiante, mais ça peut aussi être pas mal confrontant.
 
Quand j’ai rédigé le texte paru la semaine dernière sur le fait que mon chum m’avait annoncé qu’il allait faire du hockey 3 soirs par semaine sans me demander si j’étais disponible pour m’occuper seule de notre bébé pendant ce temps, j’étais dans une zone un peu vulnérable. J’étais blessée et secouée, je me sentais invisible pour la personne que j’aime. Je voulais l’épauler dans sa passion, mais je voulais aussi être reconnue pour tout ce temps que je passe avec notre bébé. 
 
Quand mon texte est finalement paru sur le blog (ça prend un peu de temps entre le moment de la rédaction et sa parution), l’eau avait coulé sous les ponts, et j’avais repris pied. Une chance! Parce que je ne sais pas comment j’aurais réagi face à certains commentaires un peu « dans ta face » qu’a suscité mon texte sur Facebook. (Il y avait aussi des réactions full empathiques, merci!)
 
J’ai laissé passer quelques jours avant de relire ces commentaires, et finalement, j’y a trouvé du bon. D’abord, je me suis rendu compte à quel point je ne prends jamais de temps pour moi. Depuis la naissance de notre fils il y a 6 mois, j’ai pris un après-midi en solo (pour aller magasiner des brassières d’allaitement), j’ai soupé deux fois sans bébé avec mes amies, et une fois en amoureux avec mon chum. Ça me fait un gros 10 heures max de temps à moi depuis que je suis maman. 10 heures en 6 mois! 
 
Ce qui n’aide pas, c’est que mon bébé (allaité) n’accepte pas le biberon, et je stresse à l’idée de m’éloigner trop longtemps et qu’il hurle de faim, c’est d’ailleurs arrivé cet après-midi-là et j’ai dû écourter mon magasinage. Mais ça ne justifie sûrement pas que je prenne si peu de temps pour moi. Je ne sais pas exactement comment je vais faire, mais je réalise que je dois prendre des pauses, pour le bien-être de tous. Donc malgré leur petit aspect bitch (parce qu’il faut bien appeler un chat un chat), les commentaires autour de mon texte auront eu ça de bon. #MerciLesLectrices!
 

Crédit : Giphy

 
Aussi, j’ai finalement eu « the talk » avec mon chum. Et ça s’est bien passé. Ça a été très émotif, un peu tout croche au départ, à l’image de toutes les conversations difficiles entre amoureux. Mais justement, c’était plein d’amour et je sens que mon chum a compris.
 
Au début, j’ai amené le sujet de manière un peu agressive. Une amie m’avait fait part de sa technique à elle pour sensibiliser son chum au fait que son temps ne doit pas être pris pour acquis. Un jour qu’il lui avait dit qu’il comptait aller à une Comic-con (une convention de bandes dessinées) à New York, elle lui avait répondu spontanément : « C’est génial, tu vas tellement tripper! Et qui va s’occuper des enfants pendant ton absence? ». Ce n’était pas une boutade : elle n’avait pas du tout l’intention de s’occuper seule de leurs trois enfants pendant quatre jours. Elle disait simplement à son chum qu’il était de sa responsabilité, en tant que co-parent, de s’occuper du sort de ses enfants même quand il s’absentait. Pour la petite histoire : son chum a trouvé du gardiennage pour deux des trois enfants, et elle est restée avec le plus jeune.
 
Ça fait que j’ai raconté cette histoire à mon chum, ça a été l’introduction de notre grande conversation. Évidemment, ça l’a mis hors de lui. Peut-être que c’était ça mon but : le faire réagir… Mais au bout d’un long moment à s’obstiner sur la pertinence ou non du geste de mon amie, il a avoué qu’il comprenait ce que je voulais exprimer à travers cette histoire. Il s’est excusé de ne pas avoir mieux amené le sujet, lorsqu’il m’a annoncé qu’il voulait reprendre le hockey. Il m’a demandé s’il pouvait faire quelque chose pour que je me sente mieux dans mon congé de maternité (parce qu’il me reste encore 5 mois, han, et je trouve ça quand même tough). Il m’a remercié pour tout ce que je fais… Il y aura eu beaucoup de larmes, mais surtout beaucoup de tendresse et d’écoute.
 
Finalement, mon chum va au hockey deux fois par semaine. C’est lui qui a décidé de limiter ses soirées à l’extérieur. Et il a demandé à sa sœur si elle pouvait garder notre bébé un des deux soirs. Comme le disaient plusieurs lectrices : la communication, c’est la clé. 
 
Trouvez-vous que j’ai handlé ça correctement finalement?