Comme je suis travailleuse autonome et que je bosse à la maison, j’aurai de la compagnie tout l’été puisque ma cadette n’a plus l’âge des camps de jour et n’a pas encore celui des jobs d’été. En ces jours de canicule et parce que c’est quand même les vacances malgré les contrats qui s’accumulent, j’ai pris une pause avec elle hier matin; on s’est collées sur le divan et on a écouté Toy Story 3.
 
Parenthèse : j’ai vu ce chef d’œuvre de Pixar à sa sortie au cinéma en compagnie de mes deux fillettes, il y a de ça 8 ans déjà. Si je me souviens bien, c’était justement pour se mettre à l’abri d’un épisode de chaleur étouffante qu’on s’était réfugiées dans une salle de cinéma avec Woody et Buzz l’Éclair. Et, bonus non négligeable, ça me donnait une pause d’encadrement d’enfant-en-vacances-qui-ne-sait-pas-quoi-faire-après-deux-minutes. Si je me rappelle autant de cette séance ciné-fraîcheur, c’est aussi parce que j’avais un peu « over-reacté » à la fin du film. Lorsque la joyeuse bande de jouets, j’insiste sur le mot jouets, se retrouve en danger de mort, je m’étais mise à pleurer à chaudes larmes. Brailler sa vie au cinéma, en écoutant un film d’animation pour enfants, avec ses enfants; la honte. Mes filles, âgées de 4 et 8 ans et déjà diplomates, avaient ri de moi en silence. Elles connaissaient bien leur mère, grande hypersensible qui pleure pour rien… Fin de la parenthèse.
 
Donc, on s’est collées sur le divan et on a écouté Toy Story 3. Et devinez quoi? J’ai remis ça pour les larmes, et pas rien qu’un peu! Les sanglots, le nez qui coule, tout le kit! Ma fille a fait comme si de rien n’était cette fois-ci, merci maturité! Mais quand tout a été fini (le film et mon reniflage), je me suis sentie dans l’obligation de lui fournir des explications. Oui, la scène « drama » où les jouets se tiennent tous par la main devant l’adversité m’a encore (trop) touchée.

Toy Story 3
Crédit: Giphy

Sauf que cette fois-ci, une couche d’émotions supplémentaires s’est ajoutée : le propriétaire des jouets, Andy, a maintenant 17 ans. Il arrive à ce moment sensible de la vie de famille où il quitte le nid pour aller étudier à l’université. Vous me voyez venir… Mon aînée va avoir 17 ans dans trois semaines. Elle a choisi de faire ses études collégiales dans un cégep de la ville voisine. Elle voyagera matins et soirs, donc pas encore un déménagement, mais un genre de départ progressif, car dans deux ans, elle prévoit aller étudier à Sherbrooke, à deux heures et demie de la maison…
 
Je ne veux pas être cette mère qui s’écroulera de chagrin lorsque ses poussins voleront de leurs propres ailes. J’ai toujours encouragé leur indépendance, leur autonomie, leur sens des responsabilités et leur débrouillardise. Mais c’est plus fort que moi, mon cœur de guimauve fond un peu en pensant au jour où ma grande videra sa chambre. C’est ce qui m’a traversé l’esprit quand Andy de Toy Story ferme ses dernières boîtes et que sa mère le prend dans ses bras. Ça a beau être des p’tits bonhommes, j’ai quand même fait de la transposition et hop, les chutes du Niagara se sont mises à pisser. Hypersensible, je disais.
 
Y a-t-il un film pour enfants qui vous a fait brailler votre vie?