Ma belle. Ma grande. Ma 14 ans.

 

Quand j’entends des collègues parler du fameux « F… four », en ayant donc hâte que cette période infernale se termine, je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire en coin qui dit : « Vous ne savez pas ce qui vous attend!» Ceci parce que, plus souvent qu’autrement, cette « turbulence du 4 ans » est une pratique générale pour le vrai spectacle qu’est l’adolescence(!)

 

Je l’aime tant, je ne l’oublie jamais, mais il arrive qu’elle m’exaspère, qu’elle fasse sortir une laide partie de moi, que j’ai secrètement hâte à la fin de semaine parce qu’elle sera chez son père (même si je feal cheap dans la nanoseconde qui suit).

 

Parce qu’il lui arrive trop souvent d’être arrogante, impolie, ingrate. Parce qu’elle s’oppose ô combien fermement à TOUT ce que je dis, avant même que j’aie terminé ma phrase.

 

Et quand ces orages quasi quotidiens retombent, je me sens tout de suite mal, coupable, triste. Triste d’avoir perdu patience. Triste d’avoir dit des choses qui dépassent ma pensée. Triste de n’avoir pas su être l’adulte raisonnable.

 

Je la regarde, elle qui est instantanément passée à autre chose, et je voudrais juste la serrer dans mes bras. Lui dire à quel point elle m’est précieuse. Que je vois, derrière cette « jeune femme en émergence », mon bébé, ma fille, ma chérie. Que je comprends que, si elle se permet d’être à ce point intense, c’est qu’elle se sent en confiance, qu’elle considère être suffisamment en sécurité pour tester les limites, qu’elle sait que je l’aime inconditionnellement et que je serai toujours là.

 

À travers ces passages nuageux, finalement, elle me dit qu’elle m’aime.

Et, vous savez quoi? Je l’aime aussi! Si fort.

 

P.-S. Au fait, ça dure combien de temps, déjà, l’adolescence?!