J'ai déjà abordé mon anxiété face à mes enfants dans un autre billet, anxiété qui a augmenté d'un cran depuis que mon aînée est décédée subitement. Heureusement, mon anxiété n'a jamais fait obstacle à ma passion de voyager. 

Cette passion nous mène actuellement dans une nouvelle aventure, au Portugal cette fois. Il s'agit du cinquième grand voyage de notre fils de 3 ans et demi et du premier de notre bébé de 4 mois. J'avoue qu'au moment d'embarquer dans l'avion, l'idée de rebrousser chemin m'a légèrement traversé l'esprit. Je pensais à mon bébé qui est encore fragile et à mon 3 ans qui déborde d'énergie et qui pourrait échapper à notre vigilance.

Je me suis rapidement ressaisie. Je me suis rappelé que nous avions l'habitude de voyager, que notre grand avait aussi commencé à voyager à 4 mois et que nous étions deux adultes responsables pour nous occuper de deux enfants. Il fallait seulement profiter! 

Les premiers jours, bien qu’épuisants, se sont bien déroulés. J'ai rapidement pris confiance en notre capacité à voyager avec deux jeunes enfants. Après avoir visité Porto, nous avons logé dans un appartement de Coimbra que nous avions trouvé sur un site d'échange de maison. Comme nous y logions gratuitement, nous avons décidé de faire une excursion d'une nuit à Aveiro et de nous payer une chambre d'hôtel.

Aveiro est très jolie. Nous avons fait de belles rencontres durant la soirée et tout le monde était heureux. Nous avons légèrement abusé de la crème glacée et nous sommes rentrés un peu plus tard qu'à l'habitude à notre chambre. 

Peu après s'être endormi, notre 3 ans a vomi sur le seul lit que nous avions. Puisque la réception était fermée, nous avons dû trouver une solution. Mon mari a donné une douche à notre fils et nous avons retiré les draps du lit, dans l'optique de dormir sur la couette. Je les ai tout de même lavés dans la douche pour enlever l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait.

Quelques minutes plus tard, en ouvrant la porte vitrée de la douche pour aller vérifier si j'avais laissé mon cellulaire dans les draps, celle-ci a littéralement éclaté sur ma tête. Ma poitrine et mes mains étaient recouvertes de sang et d’éclats de verre.

Crédit : Kat S.

Il y avait toujours une odeur de vomi dans la chambre. Il y avait des éclats de verre partout et du sang ici et là. Il était 1h00 du matin, mais nous ne pouvions pas rester dans cette chambre. Nous ne pouvions également pas la quitter sans en aviser la direction, puisqu’elle avait des airs de scène de crime!

Mon mari a finalement réussi à trouver ses sandales parmi les éclats de verre et à descendre à la réception pour trouver un numéro d'urgence. Numéro que j'ai réussi à composer après maints essais infructueux dus au stress et au sang qui coulait sur le téléphone. 

Notre bébé pleurait, mais je ne pouvais pas l'allaiter, car mes seins étaient couverts de vitre. Mon mari l’a pris dans ses bras et tentait de m’aider d’une main. Notre grand était inquiet, mais le iPad a réussi à le garder en sécurité sur le lit et à lui changer les idées.

La propriétaire de l'hôtel est arrivée une dizaine de minutes après avoir reçu mon appel. Nous avons retiré la vitre des poussettes, nous avons statué que mes blessures ne nécessitaient pas de consultation médicale puis nous sommes partis vers un nouvel hôtel payé par la direction. Il était 3h du matin et j’ai enfin pu prendre une douche et allaiter mon bébé.

Le hamster a alors pris les commandes de mon cerveau. J’imaginais qu’il aurait pu recevoir du verre sur lui, puisqu’il dormait dans son petit lit tout près de la salle de bain. Je pensais à mon grand qui avait pris sa douche 5 minutes avant que la porte éclate. J’imaginais ce qui aurait pu arriver si la vitre avait éclaté le lendemain matin sur mes enfants. Je pensais aussi à la chance que j'avais de ne pas être blessée plus sérieusement et de ne pas m’être trouvée à l’intérieur de la douche lorsqu‘elle a éclaté. 

Il faut dire que ce genre d'événement nous paraît toujours plus dramatique lorsque nous nous trouvons à des milliers de kilomètres de la maison, que nous sommes fatigués et que nos enfants font partie de l’aventure.

J'ai ressassé ces différents scénarios dans ma tête pendant deux jours. J'ai brièvement remis en question notre décision de continuer à voyager avec nos enfants. Puis je me suis calmée. J’ai compris qu'il est complètement inutile de penser à ce qui n'est pas arrivé que je ne devais pas laisser une mauvaise nuit gâcher les beaux moments que nous vivons jusqu'à présent. De plus, cette aventure m'a confirmé que mes enfants possèdent d'excellentes capacités d'adaptation qui font d’eux d'excellents mini voyageurs. 

Aujourd'hui, mon 3 ans m'a demandé si mes blessures étaient guéries. Mais il m'a aussi dit que notre visite de la journée était « magnifique » et qu’il adore voyager. Il est bien ancré dans le présent et me ramène à la réalité. 

Avez-vous vécu des expériences plus déplaisantes lors de vos voyages en famille?