C’était un beau samedi matin d’octobre. Nous avions un souper au resto, sans enfants, pour fêter l’anniversaire de ma grande amie. Jamais je n'aurais pensé que le temps allait s’arrêter cette journée-là et que rien n’allait se passer comme prévu.

Mais quand mon chum s’est réveillé, il a été pris d’une atroce douleur à l’aine du genre qu’il avait de la difficulté à bouger. Tout de suite nous avons pensé à une crise d’appendicite, car les symptômes étaient similaires (j'ai Googlé ça pis toute). Nous avons donc annulé l’activité prévue en après-midi, conduit la progéniture chez mamie et nous avons filés à l’urgence.

L’attente n’a pas été longue. Au départ, le médecin a pensé que c’était bel et bien une crise d’appendicite, mais il n’en n’était pas sûr à 100%. Il pensait peut-être à une torsion du testicule et il souhaitait investiguer davantage avec une échographie.

Une heure est passée et plusieurs médecins, avec l’air plutôt médusé, sont venus l’examiner. Ce qui ne faisait qu’amplifier nos inquiétudes. Mais qu’est-ce qu’il avait, château de p'tit Jésus!

Quelques heures plus tard, l’écho a confirmé que ce n’était pas l’appendice ni la torsion. Mon chum, qui avait moins mal, était en attente d’un scan, car le médecin voulait quand même trouver la source de cette douleur surprise. Ensuite, un retour à la maison était prévu avec des antidouleurs à prendre au besoin en attendant les résultats.

Le lendemain, l’urgence a appelé, l’urologue voulait le rencontrer.

Ben ce dimanche matin là, on a appris qu’il avait une tumeur aux testicules. Jamais cela ne nous avait effleuré l’esprit, même le médecin n’avait pas parlé de cette possibilité. Mon amoureux devait se faire opérer rapidement, soit dans les prochains jours, afin de retirer la masse pour analyse, car impossible de faire une biopsie à cet endroit. On était sous le choc ben raide. Est-ce que la tumeur s’était répandue, y avait-il des métastases? Et si non, est-ce que ces quelques jours avant l’opération allaient faire la différence?

L'attente était interminable. Deux jours, ce n'est rien, mais deux jours à penser au pire, c'est la fin du monde.

À notre grande surprise, mercredi, le jour de la chirurgie, l’urologue est venu nous rencontrer et a demandé à mon chum s'il avait fait congeler son sperme. QUOI? Personne ne nous avait parlé de ça! Il nous informe que l’opération pourrait le rendre stérile, alors il se devait de nous le demander avant de procéder. Le hic, c’est que depuis 3 mois, je n’avais plus de stérilet, car on s’était finalement décidés à avoir un deuxième enfant. On avait le choix de reporter l’opération et d'aller faire congeler son sperme ou l’opérer sur-le-champ et prendre le risque de ne plus jamais avoir d’enfant. Et, il fallait prendre cette décision en 5 minutes! #MyGod


Après une réflexion éclair, on a choisi de faire retirer la masse sur-le-champ. On préférait que notre fille (de 6 ans à cette époque) ait un père vivant que de prendre le risque d’attendre une seconde de plus et que cette merde ne se répande. La vie du père de ma fille était plus importante qu’un deuxième bébé.

L’opération a bien été et le scan a confirmé que la tumeur ne s’était pas répandue, donc pas de chimiothérapie ni de radiothérapie. OUF! Cependant, le suivi devait être serré pour les prochaines années, car le taux de récidive est assez élevé pour ce type de cancer.

Et OUI, la vie était quand même bien faite dans tout ça, car, je suis finalement tombé enceinte 6 mois plus tard (et bébé a maintenant 8 mois) et toute la famille va bien.

Mais, parfois, je me demande ce qu’il serait arrivé si mon chum n’avait pas eu cette douleur intense, subite et passagère cette journée-là. J’imagine que la tumeur aurait progressé, car jamais il n’aurait eu conscience de son existence. Où en serions-nous aujourd’hui?

À travers cette épreuve, je me suis rendu compte que l'on entend rarement parler de ce type de cancer, mais selon le site du Cancer Testiculaire Canada :

« Le cancer testiculaire est la forme la plus fréquente de cancer chez les jeunes hommes. C’est un sujet qui dégage beaucoup de gêne chez les gars. Par contre, si nous réduisons les tabous et engageons les gars à parler de leurs couilles, nous sauverons encore plus de vies. En fait, si le cancer testiculaire est détecté rapidement, les hommes ont un taux de survie de 97%. » #JasonsCouilles

Je vous invite donc à aller consulter leur site. Il y a plein d’information, des groupes de soutien, des témoignages et beaucoup plus. De plus, leurs campagnes de sensibilisation sont toujours hilarantes.

En voici une que j'adore (qui date de 2014) #JeMePisseDessus #CharlesTisseyre : 
 

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