Alexandre, nouvellement papa de la petite Jeanne, se présente pour Québec solidaire dans Hochelaga-Maisonneuve. J'ai jasé de conciliation militantisme-famille avec lui, et de comment on peut pousser plus de jeunes parents à s'engager en politique. 

La première partie de l’entrevue est ici!
 
Tu me disais que tu tentes d’organiser ta campagne électorale de manière à être quand même très présent auprès de ta fille d’un an, Jeanne. Comment réussis-tu à concilier famille et engagement politique ? 
Nous avons beaucoup d’aide, ma copine et moi, de notre famille, de nos ami.e.s et de nos collègues militant.e.s, pour nous occuper de notre fille, et pour la garder quand c’est nécessaire.
 
Aussi, j’ai eu une grande conversation à ce sujet avec mon équipe de campagne, avant le déclenchement des élections. Je voulais que ce soit clair pour tout le monde que je comptais remplir mes responsabilités parentales pleinement, même au coeur de la campagne. Je sortais de 9 mois passés collé avec ma fille, et je connais très bien l’ampleur de la tâche de soin que demande un jeune enfant. Nous essayons donc d’organiser mon horaire en fonction de la routine de la petite, et mon équipe prend le relais si je dois m’absenter pour des raisons familiales. Je pense que si on veut que plus de jeunes parents s’impliquent en politique, il faut mettre en place des mécanismes qui permettent une réelle conciliation implication-famille. 

Crédit : Alexandre Leduc/Instagram 

L’adoption d’un scrutin proportionnel pourrait par exemple inciter plus de jeunes parents, et notamment les jeunes femmes qui cherchent à allier grossesse, maternité et implication politique, à s’engager pour devenir député.e. En Catalogne, par exemple, le scrutin proportionnel permet aux partis politiques de présenter un certain nombre de candidats et candidates pour une même région. Ceux et celles qui obtiennent le plus de votes sont élu.e.s, mais s’ils ou elles doivent s’absenter de leur chaise au parlement pour un congé parental, par exemple, un.e autre candidat.e tiré de la liste initiale peut le remplacer pour quelques mois. C’est un exemple concret de mesure incitatrice pour que plus de jeunes parents s’impliquent au gouvernement. 
 
Qu’aimerais-tu transmettre à ta fille, de cette flamme politique qui t’anime?
J’aimerais lui transmettre la curiosité, et aussi l’ouverture d’esprit. Qu’elle n’ait pas peur de la diversité, de voir des gens en détresse, de tendre la main, et de poser des questions. J’aimerais lui apprendre à ne pas prendre pour acquis les discours des élites, à remettre les choses en doute, et à être consciente aussi de ses privilèges. 
 
Et j’aimerais aussi lui transmettre les valeurs féministes. Pas tout seul, évidemment, mais avec les femmes et les féministes qui sont dans sa vie. J’aimerais qu’elle apprenne à s’affirmer, à créer des solidarités. Mon apport à moi, c’est de participer à élaborer des modèles de masculinité différents, où c’est normal d’être un père présent – même quand on fait de la politique –, de prendre sa part de tâches et de charge mentale, et où le respect et la remise en question des stéréotypes guident nos actions. 
 
Bonne chance Alexandre pour l’élection!
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