Après des mois à suivre sur son fil Instagram les images de la plume et du papier à l'oeuvre, j'ai pu enfin lire le premier recueil de nouvelles d'Anne Genest, Les papillons boivent les larmes de la solitude


Crédit : Anne Genest / Instagram

Une fois entre mes mains, assise ou debout dans le métro, j'ai pu me laisser bercer par les mots et la poésie de l'auteure pendant une semaine.

Comment décrire le recueil? Une suite de personnages solitaires qui au fil des quelques pages qui nous laissent entrevoir leur destin, font la rencontre de l'Autre, pour le meilleur ou le pire. Ici une femme rédigeant des textes incisifs dans le Québec de la fin des années 1890. Là une collectionneuse cherchant la propriétaire d'un petit soulier. Ou bien cet homme qui devient oeuvre d'art vivante.


Crédit : L'Instant même​
 

Au «je» ou au «il», hommes et femmes sont dépeints délicatement. Pas d'empressement ici, l'action se passe dans la lenteur. Rien de spectaculaire, mais les histoires sortent de l'ordinaire. Sous la plume d'Anne, chaque vie se déroule doucement. Les mots se savourent. L'instant est éphémère et la fenêtre ouverte sur les personnages se referme au moment où le contact est établi, au moment où la solitude n'est plus, ou moins, ou autre.

«C'était donc cela toucher à la fin! Disparaitre de la conscience des autres. Ne plus exister alors qu'au fond de soi tout est encore bouillant de vie! »

Dans ces temps des (pré-)Fêtes frénétiques, Les papillons boivent les larmes de la solitude est une invitation à se poser un instant, tels les insectes du titre, et butiner la langue française maniée à merveille par Anne Genest.

Les papillons boivent les larmes de la solitude​
Auteure : Anne Genest
Éditions: L'Instant même
9 octobre 2018​