J’hais ça, l’introspection. Je remets tout à plus tard, particulièrement ce qui m’oblige à réfléchir. Dernièrement, je ne passais même plus 30 secondes seule avec moi-même. J’ai découvert le merveilleux monde de la baladodiffusion, atout incontestable pour quelqu’un qui veut fuir la réalité. J’avais toujours des gens pour me parler à l’oreille, pour me divertir ou me faire réfléchir, mais jamais sur moi-même. Je promenais mon chien, je faisais la vaisselle, je me rendais au bureau, toujours avec un balado qui occupait mon esprit.

J’ai décidé d’aller chercher de l’aide parce que je voyais bien que je fuyais quelque chose. J’avais besoin de rendez-vous mis à l’agenda pour réfléchir à ma vie, parce que je me sauvais toujours des moments où j’aurais pu le faire par moi-même. Bon, éventuellement, ma psy m’a dit qu’il fallait aussi que je réfléchisse ENTRE les séances. Mausus!
 


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Ces jours-ci, un événement me force à faire en accéléré toute cette démarche que je venais d’entamer. Ce foutu manque d’introspection et de confiance en moi me rattrape et je sais que j’aurais dû y faire face plus tôt.

Je me sens comme des Terriens obligés de passer dans la machine à crottes sur le cœur pour avoir le droit d’entrer dans une nouvelle galaxie.

Crédit : capture d'écran/Youtube

Quand j’aurai acquis une meilleure connaissance de moi, quand j’assumerai chaque parcelle de ce que je suis, la vie sera sûrement plus belle. J’ai hâte de me sentir épanouie. J’aurai sûrement toujours peur pour l’avenir mais, si j’ai un but précis, ça m’aidera à mettre l’accent sur ce qui est important.

C’est aussi ça qui est difficile. Moi qui peux prendre une éternité à choisir un repas au restaurant, je dois établir mes priorités et décider de ce qui me rendra heureuse. Est-ce que ça se peut, de savoir ce qu’on veut? J’ai vraiment trop souvent laissé la vie et les autres prendre les décisions pour moi. Mais chaque fois que j’ai foncé, j’ai récolté quelque chose de beau.

Aujourd’hui, je ne sais plus trop où me pitcher. On dit souvent qu’avoir des enfants change le sens des priorités et c’est bien vrai. Comment faire pour m’assurer de lui offrir une maman épanouie? Réaliser mes rêves et mes ambitions, pour lui donner un modèle inspirant et déterminé, ou bien embrasser le #SlowToute et valoriser un mode de vie où on ne court pas constamment après le temps? Les deux me tentent. Les deux m’effraient.

J’ai choisi de publier ce texte sous mon propre nom, justement parce que mon plus grand défi dans la vie est de m’assumer. Ces mots sont tellement personnels que je n’ai pas envie de les laisser anonymes… Et il y a mon petit doigt qui me dit que mon message à moi-même est aussi un peu universel. Si vous vous reconnaissez, sachez qu’on va y arriver. Il y a d’ailleurs un texte que je me récite en boucle à chaque moment décisif, depuis l’adolescence :

 

Ça peut chémar, tiré du premier album de Grand Corps Malade, Midi 20. 
Crédit : Youtube

Depuis quelques semaines, quand j’ai peur de réfléchir, je récite Ça peut chémar au lieu de lancer un podcast. J’ai toujours utilisé ce texte quand j’avais un bon feeling, quand la détermination coulait dans les veines de mon instinct. Cette fois, je le prends comme un hymne à la motivation. Pour me sortir de ma torpeur. Pour construire les marches de mon escalier. Je vais gratter mes crottes sur le cœur pour qu’il ne reste que le beau, et les outils pour affronter les défis.

Je vais donner le bon exemple à mon enfant, celui d’une maman qui ne s’excuse plus d’exister. Qui sera un modèle dont il pourra être fier. Parce qu’une maman heureuse, c’est le plus beau cadeau que je puisse lui faire. « Fini de s’imposer notre propre censure (…) pourquoi ne pas être sûrs qu’on est sur le bon chemin? »

Avez-vous toujours l'impression de savoir où vous allez dans la vie?