Le garçon invisible m’a subjuguée. Des bribes du quotidien d’enseignante me sont venues à l’esprit. Des cordes sensibles se sont activées lors de la lecture de cette touchante œuvre. C’est une merveilleuse façon d’éveiller la réflexion chez les lecteurs. L’ouverture à l’autre, l’indifférence, l’amitié, la confiance en soi, l’intégration ainsi que le souci des autres y sont d’ailleurs traités. 

Arthur est invisible aux yeux des autres et est mis à l’écart par ses camarades de classe. Que ce soit lors d’une partie de ballon-chasseur, un anniversaire, durant les périodes libres, le jeune garçon fait cavalier seul. Le dessin devient un exutoire où la créativité bat son plein et où l’on retrouve « des superhéros qui ont le pouvoir de se faire des amis partout où ils vont ». On y sent bien le désir du jeune garçon d’être intégré et aimé des autres. Ce rejet est lourd à porter pour Arthur. L’arrivée de Justin modifiera le cours des choses. Le nouvel élève suscitera de nombreuses interrogations et des moqueries de la part de certains camarades de classe. « Et tous les enfants éclatent de rire. Tous, oui, tous sauf Arthur ». Les deux garçons développeront une amitié. Arthur se sentira alors inclus, valorisé et aimé.  

Les sublimes illustrations transportent le lecteur dans un univers rempli d’émotions. Elles illustrent bien la mise à l’écart du jeune garçon et sa solitude. L’image d’Arthur est forte de sens. Dépeint en noir et blanc, il se distingue des autres élèves colorés. Les couleurs prennent forme lorsque Justin l’accueille au sein de son groupe pour un projet spécial. L’enfant prend confiance en lui et se sent aimé. 

Cette histoire m’a chavirée. Je trouve qu’elle est source de discussion autant pour les enfants que les adultes. Le souci et l’ouverture à l’autre s’avèrent être des valeurs fondamentales pour vivre en société. 

Le garçon invisible de l’auteur Trudy Ludwig et de l’illustrateur Patrice Barton publié à la maison d’édition D’eux pour l’édition française. Il a été traduit par Christiane Duchesne.