Il y a deux ans, on a découvert le concept de charge mentale en tombant sur un document américain qui expliquait en gros comment la charge mentale pesait sur les femmes. Pour les personnes peu à l’aise avec le concept, la charge mentale consiste en le fait que dans un couple hétérosexuel, la femme va la plupart du temps avoir la charge organisationnelle de la maison et des enfants. Même si l’homme participe aux différentes tâches ménagères et à l’organisation de la famille, la femme a tout l’horaire et les multitudes de choses à faire en tête, donnant souvent des tâches à accomplir à son conjoint.

Je parlais avec une amie et disons que le sujet de la charge mentale est rapidement arrivé sur le sujet. Elle m’a dit « j’aurais presque aimé pas le savoir, j’étais plus heureuse avant. ».

OUCH.

Ça m’a fait réfléchir. Parce que depuis qu’on parle de charge mentale, on a le dur constat de voir que c’est la très grande majorité des femmes dans des couples hétérosexuels qui ont cette charge, ce genre de poids dans le dos ou dans la tête. C’est vraiment lourd. Assez qu’un texte dans le Mashable se promène régulièrement dans les groupes Facebook de parents qui parlent du fait que les femmes se sentent de plus en plus vides avec le concept de charge mentale et de travail invisible.

Durant les dernières années, les personnes qui s’identifient comme des femmes ont eu plusieurs coups durs, au niveau du sentiment de sécurité générale. Avec agression non dénoncée, Me too, l’élection de Trump, le concept de charge mentale, les inégalités encore trop marquées dans le droit des femmes et tout le kit, je pense qu’il y a une espèce de mouvement de déception envers les hommes et ça paraît dans la maison.

Je me suis demandé si moi aussi, j’aurais pas mieux aimé ne jamais en entendre parler. Si ça m’aurait aidée en général pour que je me sente mieux dans mon couple. Je suis, comme beaucoup d’autres mères de mon âge, à me demander si l’idée d’une famille nucléaire est le modèle qui fonctionne le plus.

Quand je regarde comment des textes sur le fait que certaines mères sont plus heureuses en garde partagée avec les enfants, je pense qu’il y a une réelle réflexion à avoir sur comment les familles se gèrent entre elles.

Parce que moi aussi avant de savoir ce que c’était le concept de charge mentale je pense que j’étais plus heureuse d’une certaine manière. En fait, j’étais fâchée, je ne savais pas trop pourquoi, en général. Je savais que c’était pas juste, mais on m’avait convaincu que c’était de ma faute si mon Chum participait moins dans la maison parce que les filles sont « germaine » de base. On m’avait convaincu que ma carrière et les aménagements faits pour que ma carrière et la famille aillent de paire, comme si mon développement comptait moins, c’est moi qui les choisissais consciemment parce que je voulais vraiment être le parent disponible.

Mais au final, j’ai l’impression que me dire que j’aurais aimé mieux pas le savoir, ça n’encourage pas le changement. Parce qu’avec tout le concept de charge mentale, c’est pas nécessairement à la femme de pointer le concept du doigt pour expliquer que ça existe, c’est pas à la femme de montrer ce qui doit être fait et expliquer comment les décisions sont prises pour faire rouler l’écosystème de la famille. Et c’est surtout pas aux femmes d’avoir la charge mentale de montrer tout ça aux autres et de leur prendre la main.

Parce qu’il y a aussi cet autre phénomène dont on ne parle pas encore, mais qui fait des petits. On verra si  ça devient de plus en plus commun dans pas trop long.