Mon retour de congé de maternité ne s’est pas passé comme prévu. Malgré la tristesse de quitter mon enfant le premier matin, j’étais très enthousiaste à l’idée de retourner travailler. Je me voyais reprendre mes dossiers, donner mon 110 %, renouer avec mes collègues et rapidement enfiler mes pantoufles dans lesquelles j’étais très confortable avant mon départ.

Mais. Il y a un mais.

En un an, beaucoup de choses changent dans une entreprise. Les équipes, la structure, les tâches. Et puis, en un an, nous aussi, on change. Mes valeurs n’étaient plus les mêmes, mes envies non plus. Fini, les heures supplémentaires. Terminé, le stress le soir et la vérification de courriels à toute heure.

J’ai continué à donner mon 110 %, mais sur mes heures de travail. Et puis, mon enfant a commencé à être malade. Des rhumes, des otites, des gastros, des pneumonies, bref. Le package deal de l’entrée à la garderie. J’ai dû manquer. Une journée, deux journées, trois journées… Un rendez-vous chez le médecin, une virée à l’urgence… 

Puis, j'ai réalisé que mon travail ne s’adapterait pas à mes nouveaux besoins. Que ce n’étaient pas toutes les entreprises qui étaient arrivées en 2019 en même temps.

J’avais cette envie de changement, de trouver une meilleure conciliation travail-famille. De m’épanouir autant personnellement que professionnellement.

Comment aller voir ailleurs quand on sait qu’on devra souvent s’absenter? Comment trouver l’énergie de chercher un nouvel emploi alors que la simple idée de faire la vaisselle nous surpasse le soir? Que dire aux patrons pour justifier les absences tandis qu’on manque déjà trop souvent?

Je me suis retrouvée face à des tonnes de questionnements. Une prise de conscience, une grande discussion avec moi-même.

Se redéfinir. Se rappeler qui l’on est. Ce que l’on vaut. Ce que l’on veut. Se rappeler qu’aucun emploi n’est parfait.

Ce n’est pas évident, pour une maman qui retourne au travail toute bouleversée, de retrouver sa place professionnellement. On dira ce qu’on voudra, ce n’est pas encore bien vu de s’absenter pendant un an. Ça fait un gros trou dans une carrière de jeune professionnelle.

J’avais l’impression d’avoir perdu de la crédibilité parce que le soir, je devais quitter pour la garderie. Je me suis sentie de retour à la case départ alors que j’avais une belle expérience et de gros projets un an auparavant. J’ai eu peur d’avoir perdu toutes mes compétences en un an d’absence.

J’y ai pensé. Repensé. Réfléchi. Reréfléchi. Puis, j’ai fait le saut.

Un nouvel emploi m’attend, et la maman professionnelle que je suis a le cœur qui palpite devant ces nouveaux défis. L’aventure ne fait que commencer!