Après avoir passé les onze derniers mois collée à mon bébé, l’heure est bientôt venue de m’en séparer pour retourner au travail. En vue de ce jour fatidique, celui-ci a débuté son intégration graduelle à la garderie cette semaine. 

Je croyais qu’après deux enfants, et donc deux intégrations à la garderie, cette troisième fois serait plus facile. Erreur! Le premier matin, j’ai dû lutter très fort pour ne pas fondre en larmes à notre arrivée à la garderie. Pourtant, il ne s’agissait que d’une première période d’intégration d’une heure durant laquelle je demeurais avec mon bébé. Pas de quoi fondre en larmes!

Je sais toutefois que cette petite heure d’intégration annonce la fin imminente d’un chapitre. Ce chapitre où je passe des heures à jouer avec mon bébé, à le consoler, à dormir collée contre lui et à être la principale spectatrice de toutes ses petites victoires. Je mentirais si je disais que je suis toujours complètement épanouie dans mon rôle de mère à la maison, mais je n’aurais échangé ma place pour rien au monde.

Je crois que je n’ai jamais aussi mal vécu la fin d’un congé parental. Je sais que la garderie sera un excellent complément au bon développement de mon enfant et que les éducatrices en prendront grand soin, mais peut-être que j’ai peur qu’il s’ennuie ou qu'il se sente abandonné? Peut-être que je crains de manquer ses premiers pas ou n’importe quelle autre première fois? 

Peut-être que j'ai aussi de la difficulté à accepter que je vis tout ce qu’implique un congé parental pour une dernière fois, puisque nous n'aurons fort probablement pas d'autres enfants?

 Crédit : Paul Hanaoka/Unsplash

Rationnellement, il semble évident que clore notre famille est la meilleure décision à prendre pour nous (polyhandicap et décès de notre aînée, tests génétiques à effectuer lors des grossesses suivantes, accumulation de fatigue depuis des années, etc.). Émotionnellement, c’est une autre histoire. J’ai beaucoup de mal à me dire que je ne revivrai plus la grossesse, l’accouchement, les premiers mois de bébé et les longues journées passées avec lui.

En laissant mon bébé à la garderie, c’est peut-être aussi tout ça que je laisse derrière moi.

Je sais que ça passera, que je serai heureuse de retrouver mon travail et mes collègues et que je vivrai de nouveaux chapitres tout aussi joyeux avec ma famille. Mais pour l’instant, j’ai le cœur gros.

Comment avez-vous vécu la fin de votre congé parental? Et votre décision de ne pas avoir d’autres enfants?