Mon premier était un téteux de compétition. Je l’allaitais pendant des heures et des heures. Chaque tétée durait 30-45 minutes. Il m’a fait un nombre incalculable de soirées de tétées groupées. Nous avons eu quelques phases de cododo, un peu par dépit, beaucoup par paresse. Quelque part autour de son premier anniversaire, je n’en pouvais plus des tétées de nuit. J’avais besoin de dormir plus de 3h en ligne. J’ai sollicité l’aide de mon chum pour que mon fils comprenne que le lait la nuit, c’était fini. Il a donc pris le relais, s’est levé et assez rapidement, mon fils a arrêté de réclamer le sein la nuit. Il n’a pas magiquement fait ses nuits, mais au moins, nous pouvions le réconforter sans que je l’allaite.

Peu après, je suis tombée enceinte de mon deuxième. Mon premier se réveillait encore presque toutes les nuits. Je capotais un peu. Ah j’ai lu des livres, essayé peu de temps quelques méthodes. Échec lamentable. Du jour au lendemain, à deux ans, il s’est mis à dormir suuuuuuuper bien. Il s’est même mis à respecter sa Gro-clock religieusement. Yééééééééé! Le hic, c’est que j’ai accouché un mois plus tard. Disons que je n’avais pas encore eu le temps de récupérer de ma carence de sommeil de deux ans en quatre petites semaines.

Mon sentiment avant d'accoucher de mon 2e
Crédit : Giphy

Et maintenant, mon deuxième vient d’avoir un an… et il me réveille plusieurs fois par nuit. Il n’y a pas une seule nuit de sa vie qu’il n’a pas passée en tout ou en partie dans mon lit, collé à mon sein. Je me dis que je devrais peut-être faire quelque chose. Essayer de le sevrer, essayer de le réconforter autrement, lui faire comprendre qu’il est en sécurité dans son lit. Mais bon…mon chum travaille de nuit. Je devrais donc gérer ça seule. Après trois ans de nuits au sommeil entrecoupé, mes réserves d’énergie sont basses. Pour aller mieux, je devrais passer par du pire. Je devrais le bercer, le réconforter, arpenter le corridor. Pendant ce temps, je ne dormirais pas. Je sais, peut-être qu’après une semaine ou deux, ça irait mieux. Mais je n’ai pas l’énergie de sacrifier une semaine ou deux du maigre sommeil auquel j’ai droit.

Alors j’endure. Je cède, je cododote, les seins à l’air. Je me dis que chaque jour, mes enfants sont un peu plus vieux. Je me dis que mon bébé sera peut-être comme son grand frère et fera magiquement ses nuits autour de deux ans. Je me dis que dans quelques années, je vais retrouver mon lit et mes nuits.

Pour l’instant, je suis trop fatiguée pour dormir.