Vous êtes résolus à laisser ce bon vieux mélangeur accumuler la poussière sur sa tablette. Vous résistez vaillamment à la pression de belle-maman/amie-bien-intentionnée/étranger random qui insiste pour que vous introduisiez céréales et purées («Bébé dormira mieux!». Si au moins c’était vrai!) Le tablier à poche est prêt pour son heure de gloire.
 
Maintenant, comment savoir si votre tout-petit est prêt à s'en mettre plein la bouche (et les joues et le cou et les cheveux et la chaise et le plancher, alouette)?

Bébé est prêt pour l'alimentation autonome quand il :

  • Tient assis sans aide.
  • Est capable de saisir des objets et de les porter à sa bouche.
  • S’intéresse à ce que son entourage mange.
  • Fait des mouvements de mastication. (Aveu : c’est l'une des conditions énoncées par Gill Tracey et Tracey Murkett, mais j’y ai plus ou moins porté attention quand j’ai commencé l'alimentation autonome avec ma fille – je ne suis pas nécessairement un exemple à suivre.)

En général, ces conditions sont remplies vers six mois. À noter : les dents sont en option. Un petit kit de gencives vierges peut broyer un morceau de poulet avec une efficacité surprenante!
 

Crédit photo: Vanessa Giguère.

La grande crainte des grands-parents, des voisins de table au resto et peut-être aussi la vôtre (c’était en tout cas la mienne) sera que l'enfant s’étouffe avec une bouchée avalée tout rond. Les défenseurs de l'alimentation autonome affirment toutefois que le risque de suffocation est négligeable. Que si bébé tousse pour repousser un morceau, c’est qu’il a les bons réflexes. Que pendant que vous révisez mentalement la méthode de Heimlich en tentant de garder l’air zen, l'apprenti mangeur tâche simplement de repousser vers l’avant de sa bouche ce bout de croissant qui mérite encore un peu de mâchouillage. Cela dit, une formation en premiers soins est toujours une bonne idée, peu importe le mode d'alimentation choisi. 

Reste qu’il faut faire preuve de gros bon sens et prendre quelques précautions de base : 

  • Couper en deux les aliments les plus risqués, comme les raisins frais et les tomates miniatures, 
  • retirer petits os, arêtes, pépins ou noyaux,
  • s’assurer que bébé mange en position assise,
  • le laisser manier seul les aliments, sans l’aide de Grande Soeur Motivée ni même la vôtre (parfois difficile, je sais!),
  • ne jamais laisser sans surveillance un bébé qui mange. 

Pour plus de détails, les livres de Rapley et Murkett (malheureusement pas encore traduits en français) sont d’excellentes sources d’information.

Avez-vous envie d’essayer l'alimentation autonome avec votre tout-petit? Êtes-vous de ceux qui ont tenté l’expérience? On veut connaître vos histoires!