J’ai été bien gâtée par la fée maternité : je suis tombée enceinte facilement, belle grossesse, super accouchement, bébé en santé… Comme dans les livres! Je réalise ma chance. Surtout que je ne m’étais fait aucune attente.

Par contre, j’en avais tout un paquet par rapport à l’allaitement parce que, malgré ce que j’avais lu, même si des amies avaient vécu des situations difficiles, moi, j’allais réussir, parce que t’sais, c’est naturel d'allaiter, il faut juste être persévérante...

Allaiter, c'est si naturel!
Dans ma tête, je suis à la fenêtre du château, en train d'allaiter mon enfant qui me regarde amoureusement!
Crédit : Merio/Pixabay

 

Oui, mais non! J’ai dû rencontrer sage-femmes et conseillères en lactation, prendre de la dompéridone, des tisanes d’allaitement, de la levure de bière, manger des amandes et de la mangue, tirer mon lait plusieurs fois par jour et administrer celui-ci dans une seringue destinée à mon bébé.

Avec tout ça, j’ai réussi à allaiter exclusivement pendant cinq mois, mais accompagnée tout le long d'une pression immense parce que Fils ne prenait toujours pas suffisamment de poids. Je ne profitais pas du tout de ces moments idéalisés de tendre fusion avec mon enfant. Honnêtement, j’avais juste hâte de le bourrer de céréales pour ne plus être sa seule source d'alimentation (joke, pas joke).

Allaiter, c'est si naturel!
source: Giphy

Maintenant, Fils a sept mois et je l’allaite encore, mais comme il mange de tout, c’est moins long et surtout moins fréquent. Il s’est pas mal dodufié d’ailleurs depuis qu’il ingère du « solide ». J’ai retrouvé le sourire lorsqu’il tète, je profite vraiment de ces petits moments-là qui sont beaux, finalement!

Toute cette expérience m’a appris beaucoup (t’sais, une fille a le temps de réfléchir en masse quand elle passe des nuits complètes à allaiter). Je pense que je considérais à tort ce qui entoure la maternité, dont l’allaitement, comme des étoiles à acquérir sur mon tableau des réussites. C’est tellement le meilleur truc pour être déçue… et pour devenir une personne désagréable. Si je l’avais eue plus facile, j’aurais pu devenir suffisante, me sentir supérieure et juger celles qui choisissent de ne pas allaiter. Là, j’ai compris. Allaiter, ça peut être vraiment beau, mais aussi vraiment dur. Ça peut très bien ne pas fonctionner du tout, et même si ça fonctionne, il se peut que ça ne vous tente pas de le faire. Ça appartient à chacune de le décider, comme le mentionnait ma collègue Marie-Pier G. dans son billet.

Vous est-il arrivé de voir votre bulle rose pétée par la réalité de la maternité? Qu'est-ce que vous en avez tiré?