Il y a quelques semaines, la physio de l’I.R.D.P.Q. (L'Institut de réadaptation en déficience physique de Québec , nous a prêté ceci :

Crédit : Élise

Le but étant de donner le petit step supplémentaire à notre fille pour l’aider à marcher. Elle a, tout de suite, compris comment la manœuvrer et c’est un vrai bonheur pour elle de marcher comme bon lui semble. Très rapidement, nous nous sommes mis à traîner la marchette partout avec nous, puisque Blanche ne veut plus rien savoir de la poussette.

Depuis que la marchette nous accompagne dans tous nos déplacements, nous avons droit à une multitude de réactions, ce à quoi je ne m’attendais pas trop. Pour être franche, je savais bien que nous allions avoir des regards, mais sans plus. Eh bien détrompez-vous, la nature humaine est plutôt surprenante. L’Homme a beaucoup de difficultés à gérer la différence, certaines réactions sont positives, mais d’autres moins agréables…

Ce que je n’aime pas, ce sont les gens qui marmonnent sur notre passage en disant que c’est vraiment triste; comme si nous n’entendions pas.

Ce que je n’aime pas, ce sont les enfants bouche grande ouverte qui pointent ma fille, alors que papa ou maman ne font rien pour dédramatiser la situation. De grâce, n’ayez pas peur d’informer vos enfants!

Ce que je n’aime pas, c’est lorsque les gens se comportent comme Moïse qui écarte les eaux pour créer un passage (désolée pour la citation biblique). Pas besoin d’en faire autant, ça devient très gênant.

Crédit : Jibé
 

Ce que j’aime, ce sont les gens qui regardent ma fille dans les yeux en souriant. Ce que j’aime, ce sont les enfants qui me posent des questions dans toute leur bonhommie. Ce que j’aime, c’est une personne âgée marchant, elle aussi, avec une marchette, qui se découvre un lien avec ma fille. Ce que j’aime, c’est le sourire de ma fille fendu jusqu’aux oreilles et qui respire la liberté, elle me rappelle ce pour quoi je traine cette marchette partout avec nous…

Ce qui me touche, c’est un  homme qui me pose des tas de questions sur comment nous avons eu accès un tel équipement et qui finit par me confier les difficultés de son fils et des services qu’il n’a pas pour lui venir en aide.

Ce qui me comble, c’est de voir les enfants de mes amis jouer avec la marchette, comme si ça devenait le jeu le plus attractif du monde, tout en demeurant attentifs au besoin de ma fille et à lui ramener dès qu’elle se lève.

Ce qui m’émeut vraiment, c’est quand la petite fille de nos amis me demande, tout en se balançant sur la marchette (je vous l’ai dit c’est le meilleur jeu du monde!) : « quand je vais refaire une autre Blanche » et « qui sera pareille que Blanche » et « qui s’appellera aussi Blanche »… Tout à coup, j’ai de l’espoir en l’humanité.