Avoir des enfants... ou pas? Cette question m'a hantée pendant près de dix ans. Chaque jour. À 22 ans, je célébrais déjà cinq années de vie de couple avec celui qui deviendrait, plus tard, mon mari. La question se posait s'imposait donc déjà dans ma tête. Il aura fallu que j'attende mes 32 ans pour pouvoir enfin y répondre.

J’ai toujours été fascinée par les filles qui savaient dès la jeune vingtaine qu'elles désiraient fonder une famille. Elles m'angoissaient, aussi. Beaucoup. À 22 ans, j'étudiais à l'université sans savoir ce que je voulais faire de ma vie, j'étais terrifiée de conduire seule mon auto l'auto de ma mère et j’aurais pu crever de faim tellement j'ignorais tout des principes de base en cuisine. À mes yeux, j'étais une adulte lourdement mésadaptée qui n'aurait jamais assez de talent pour assumer le rôle de maman.

Et pourtant, je demeurais toujours aussi obsédée par cette foutue question d'avoir des enfants.

Cinq ans plus tard, la naissance de ma première nièce a chamboulé mon existence. J'avais le coup de foudre pour ce petit être dont je m'ennuyais aussitôt que je m'en éloignais. Étais-je donc prête à devenir maman? Tous les ingrédients étaient réunis : une relation stable, un revenu acceptable, un condo avec deux chambres... Mais je reportais encore et toujours le projet, effrayée par les commentaires cauchemardesques que déversaient régulièrement sur mon bureau quelques-uns de mes collègues de travail : « On ne dort plus depuis DEUX ans! », « On est tous malades, TOUT LE TEMPS! », « Mon plus jeune a arraché le lobe d'oreille d'un ami à la garderie! » 

Avoir des enfants... ou pas? Une décennie à hésiter entre deux vies.
Crédit : Reaction gifs

Ah que j'aimais ma p'tite vie ordonnée, légère et reposante en écoutant ces lamentations.

Mais la même fichue question continuait de me tourmenter, sans cesse.

J'ai ensuite franchi le cap des 30 ans. Soudainement, la reproduction de mes gènes était devenue LA préoccupation de tout mon entourage. Et le papa potentiel, lui? Après 15 années d'indécision, il avait choisi son camp : il voulait des enfants. Et vite à part ça.

Ma tête était sur le point d’éclater.

Heureusement, mon faciès demeura intact grâce à la venue de Karine dans ma vie, une collègue et une maman pleine de fantaisie, amusante et rafraîchissante. Comme moi, elle n'avait jamais été certaine de vouloir des enfants, mais la vie en avait décidé autrement et Karine exhalait le bonheur d'être mère. Quand elle parlait de ses enfants, j'étais chavirée par l'amour et la tendresse qui enveloppaient chacune de ses paroles. Avec elle, rien ne paraissait trop difficile : ni les nuits blanches, ni les pleurs, ni les dizaines de virus qui lui rendaient visite annuellement.

Grâce à Karine, je pouvais enfin répondre avec certitude à la question qui m'assaillait depuis plus de dix ans : j'aurai des enfants.

Avoir des enfants... ou pas? Une décennie à hésiter entre deux vies.
Crédit : Reaction gifs

À Karine, aux pères et aux mères qui, contre vents et marées, abordent la vie de famille avec le plus grand des sourires : merci! Vous avez le pouvoir de changer des vies!

Y a-t-il eu un élément déclencheur dans votre vie qui vous a convaincu d’avoir des enfants?