Ma fille fait partie de celles qui ont leur cellulaire à 15 ans. Elle a même reçu un iPhone en cadeau. Usagé, mais tout de même. Elle a en plus la chance de ne pas payer chaque mois sa facture de fournisseur de service. C’est la famille qui assume pour l’instant cette dépense. Certain-e-s se demanderont : « pourquoi? » J’avoue m’être moi-même questionné sur ce qui pousse une ado à posséder un tel appareil.

La principale raison est qu’elle puisse rejoindre ses parents en tout temps (et avouons-le aussi, que ses parents puissent en faire tout autant). Il doit y avoir quelque chose de rassurant dans ça. C’est aussi un élément qui peut rassurer dans certaines situations, comme lorsque ma fille descend de l’autobus le soir et qu’elle doit marcher quelques rues avant d’arriver à la maison. Elle peut ainsi parler avec un-e ami-e ou tout simplement être prête à composer le 9-1-1 advenant une menace quelconque.

Bref, ça revêt un aspect de sécurité.

Crédit : Joe Lodge/Flickr + Marc-André Bélanger

Or, il n’y a pas si longtemps, elle s’est fait confisquer son iPhone sur l’heure du dîner alors qu’elle était à la cafétéria de son école. Elle n’était pas la seule, puisque plusieurs autres étudiant-e-s ont été pris en possession de leur appareil cellulaire. Le règlement de l’école est assez clair sur les cellulaires : « Ne pas utiliser tout appareil téléphonique et périphérique et/ou baladeur, MP3, IPOD, jeu vidéo à l’école », même s'il est utilisé avec peu de régularité. Le truc, pour moi du moins, c’est que se règlement est peu représentatif de la réalité d’aujourd’hui, puisqu’il proscrit un ensemble de gadgets qui sont de plus en plus courants chez nos jeunes, sans distinction de l’espace où ils sont utilisés. On peut facilement s’imaginer pourquoi ils sont interdits dans les salles de cours, à l’amphithéâtre, au gymnase, etc., mais dans la cafétéria sur l’heure du lunch, c’est somme toute conservateur.
 

Crédit : Giphy

Je n’ai quand même pas envoyé de félicitations à ma fille puisqu’elle savait qu’elle n’avait pas le droit d’avoir son cell avec elle. Par contre, j'ai trouvé ça pas mal moins comique quand j’ai su que l’école allait conserver son iPhone pour une période de 9 jours (ouvrables). Puisque l’incident est survenu un vendredi, ça donne pratiquement 2 semaines sans qu’elle y ait accès. Legit, direz-vous? Oui et non. Oui dans le sens où l’école représente une institution qui cherche à faire respecter ses règles avec un lot de sanctions. Dans le cas des confiscations d’objet, ça ressemble à ceci :

  • Offense 1 : Objet confisqué tel quel durant 9 jours (1 cycle);
  • Offense 2 :  Après un cycle de 9 jours, récupération de l’objet par le parent sur rendez-vous avec la direction adjointe;
  • Offense 3 :  Objet confisqué pour une période de 40 jours.
Crédit : Giorgio Montersino/Flickr + Marc-André Bélanger

D'accord pour appliquer une sanction. Par contre, pas d'accord de confisquer un objet ayant déjà une certaine valeur monétaire importante sans avertir les parents.  Ça me choque davantage lorsque l'objet en question me sert principalement de moyen de communication avec ma fille. Pas seulement moi, mais sa mère, ses grand-parents et ses ami-e-s. 

Au final, ma fille a pu retrouver son téléphone au début de la semaine suivante en échange de la promesse d’aller le déposer au secrétariat chaque matin pour pouvoir le récupérer après les cours durant la période de confiscation. À mon sens, c’est une sanction mieux proportionnée puisqu’interdire le cellulaire en dehors du cadre scolaire me donnait l’impression que l’école outrepassait ses « frontières de pouvoir ».

Est-ce que l’école a déjà imposé une sanction à votre enfant que vous avez trouvé disproportionnée ou à laquelle vous vous opposiez?