« Aucune pénétration n’est permise. Ni un pénis, ni un doigt, ni un objet. »
 
Ainsi me parlait ma gynécologue autour de ma dixième semaine de grossesse. Une question de saignements pis de placenta mal placé. Les orgasmes n’étaient pas interdits, seulement la pénétration, et ce, jusqu’à nouvel ordre. Je suis sortie de mon rendez-vous quelque peu dépitée. Ben coudonc. Ça l’air que nous allions jouer aux billes pour un bout.
 
Et c’est ce que nous avons fait, mon conjoint et moi. Mais les concerts de musique à bouche, ça fait son temps. Enceinte, j’ai une libido décuplée. Jamais ma sexualité n’a été aussi intense que lors de mes grossesses. Donc, confrontée à cette libido débordante, j’ai dû envisager de nouvelles avenues à ma sexualité. Des avenues que je n’avais que très peu explorées auparavant, dont l’avenue de la pénétration anale.

Ma gynécologue m’avait interdit la pénétration vaginale pour ne pas que mon col soit exposé aux impacts. Vérification faite auprès de mon imagier du corps humain, l’anus et ce qui s’en suit ne mènent en aucun cas au col de l’utérus, aucun risque de trauma. C’était donc une avenue envisageable d’un point de vue absence de risque pour mon bébé.
 
Dans ma vie d'avant grossesse, j’avais déjà tâté de la chose. Quelquefois, pour expérimenter, découvrir et explorer. La pénétration anale n’était pas mon dada, mais dans un état d’excitation avancée, avec un partenaire de confiance et dans un contexte favorable, c’était chose possible. Mon conjoint est un partenaire de confiance. J’avais envie de pénétration au point que le sexe anal m’apparaîssait comme attrayant. J’étais game.
 
Le consentement physique et mental est essentiel pour une sexualité anale satisfaisante. C’est bien beau dire à son conjoint « Let’s go chéri, à soir, tu peux aller jouer dans le back-store », si dans votre tête ça ne vous tente pas, ça ne sera pas l’fun. Pis ça va probablement faire mal. Pis personne ne devrait avoir mal en silence pendant une relation sexuelle.
 
Néanmoins, malgré une volonté de fer, le sexe anal demande une chose tout aussi essentielle que le consentement : un maudit bon glisse-doux. Ne soyez pas cheap sur la qualité du lubrifiant que vous utilisez, les magasins d’articles coquins ont en stock d’excellents produits et les conseillers sur place sauront vous guider dans vos besoins.
 
Finalement, pourvue de ma volonté et de mon glisse-doux, je me suis lancée dans l’exploration de l’arrière-pays.


Crédit : Reactiongifs.com
 
Pis, vous savez quoi? C’était l’fun en mauzus.
 

Il y a définitivement quelque chose à découvrir dans ce coin-là. L’orgasme est à la fois puissant et différent. Les premières fois, c’est quelque peu déroutant de ressentir ce genre de sensation dans son péteux. Il y a quelque chose d’encore très tabou dans le sexe anal qui fait qu’on peut se sentir mal à l’aise d’éprouver du fun lors de l’acte. Une fois cette barrière psychologique dépassée, une fois dépassée le « il y a un pénis dans mon anus », ça peut être vraiment agréable. Vraiment.
 
Ça aura duré quelques semaines. Lorsque mon médecin m’a donné le feu vert pour la pénétration vaginale, nous y sommes revenus. Un vagin a besoin d’un peu moins de préparation qu’un anus, c’est quand même plus simple. Cependant, cette période m’a permis de découvrir un nouvel aspect de ma sexualité pis, en bout de ligne, c’est gagnant pour mon épanouissement.
 
Est-ce que vous avez eu des contraintes liées à la sexualité durant votre grossesse?