Une récente lecture m’a ammené à réfléchir sur le fait que je pouvais, avec mon utilisation des réseaux sociaux, avoir l’air de rubber mon bonheur au visage des gens qui désirent avoir des enfants, mais qui n’y arrivent pas.
 
C’est vrai quoi! Je suis la fière maman de fillettes en santé, intelligentes, pétillantes et je partage allègrement le tout sur ma page Facebook. Principalement parce que nous habitons l’Europe et que toute notre famille et beaucoup de nos amis sont au Québec. Je trouve que c’est une excellente façon de donner des nouvelles à tout le monde.

Une partie de moi se sent coupable, car j’ai la chose la plus précieuse au monde, et que certaines personnes font tout pour l’avoir et n’y arrivent pas. Et je pollue leur fil d'actualité de mes enfants.
 
Je  suis parfaitement consciente de ma chance. Je sais pertinemment que je tiens entre mes bras le Bonheur, mais qu’il est extrêmement fragile et que ni ma famille ni moi ne sommes à l’abri de quoi que ce soit. Ce qui m’amène à la suite de la réflexion : il y a une chose, moi aussi, que j’ose envier en retour aux personnes sans enfants.
 
Ça pourrait être les grasses matinées, les nuits et les week-ends de liberté, la possibilité de faire l’épicerie en paix, la peut-être plus grande facilité d’investir dans sa carrière professionnelle… mais non. Ces choses sont soit futiles, soit pas dans mes priorités absolues en ce moment, même si évidemment, je ne cracherais pas sur un week-end de Netflix en mou à ne pas moucher de petits nez ou changer de couches.
 
Non. LA chose que j’ose envier à ces personnes, c’est de ne pas se coucher tous les soirs (ou presque) avec l’angoisse qu’il arrive quelque chose à ces petits humains. C’est de ne jamais encore avoir le sentiment que nécessairement, un jour, il leur arrivera du mal, à petite ou à grande échelle. Une maladie, un accident bête, une bêtise humaine, un cœur brisé, une rencontre avec la mauvaise personne sur son chemin. Un jour ou l’autre, elles devront vivre avec l’échec, et je ne pourrai pas tout prendre à leur place pour leur éviter d’avoir de la peine.

Je sais très bien que tout le monde a ses soucis, a peur qu'il arrive quelque chose à ses parents ou amis, mais je m'ennuie de la tranquilité d'esprit de ne pas avoir constamment peur que ces trésors souffrent ne serait-ce qu'un petit peu.
 
Avez-vous déjà eu cette impression?