Dans un passé peu lointain, je n’avais pas la langue dans ma poche. Petite, j’arrêtais les inconnus dans la rue pour leur demander s’ils avaient des cadeaux pour moi (Oh well... sans commentaire!). Ado, j’imposais à tous ma musique hardcore-metal à travers mes écouteurs cheap. Je parlais fort, je riais fort… On m’entendait arriver de loin! Je n’étais pas une mauvaise fille, loin de là, j’étais simplement trop très loud.
 
Ceux qui m’ont connue après ces merveilleuses phases de ma vie risquent de tomber de leur chaise en lisant ces dernières lignes. Même si parfois j’ai des points de vue un peu marginaux et qu’il m’arrive encore d’écouter de cette musique qui fait beaucoup de bruit… La maturité a réussi à faire de moi une personne un peu plus réservée.
 


Ce à quoi je devais ressembler, il y a des années!
Crédit : Shinichi Higashi/Flickr

 
C’est d’ailleurs suite à mon accouchement que cette réalité m’a frappée. Bien que j’aie appris à apprécier certains moments de solitude avec le p’tit à la maison, je me suis tout de même mise à tourner en rond au fil des semaines. N’étant pas entourée d’une foule d’amis ayant des enfants, j’ai été contrainte de plonger dans un bassin de mamans qui m’étaient complètement inconnues lors de mes activités. Ça faisait des années que je ne m’étais pas construit de nouvelles amitiés et il faut dire que j’étais assez rouillée dans le domaine... C’était si facile pourtant, lorsque j’avais 16 ans!
 
J’étais une nouvelle recrue de la maternité. J’entreprenais tout juste le processus de déchiffrer l’imposant manuel d’instruction de mon nouveau-né. Ce n’était donc pas instinctif chez moi de parler de ce petit inconnu avec qui je partage les maigres 24 heures de ma journée auprès d’autres moms rencontrées à la salle d’allaitement du centre d’achat. Je n’avais aucune idée de quoi il fallait parler et j’étais même un peu gênée à l’idée de faire des gazouillis avec leur bébé. Je les jalousais presque, parce qu’elles réussissaient à faire sourire fiston avec un seul clin d’œil (j’exagère à peine).
 
Mais les mois ont passé et le malaise s’est peu à peu dissipé. Avec un soupçon de maladresse (certaines m’ont certainement trouvée awkward à mes débuts), j’ai appris à prendre tranquillement ma place à travers ces femmes qui, finalement, vivent tout comme moi une nouvelle étape qui chamboule entièrement leur vie. Il me fallait simplement du temps pour m’habituer à mon nouveau statut de maman, et ce que ça pouvait impliquer dans ma vie sociale. J’ai compris qu’il était maintenant tout à fait normal que de simples inconnus m’abordent, simplement pour interagir avec mon petit humain.

                                       

Mon quotidien... Et sûrement le vôtre aussi!
Crédit : Quinn Dombrowski/Flickr

 
Encore maintenant, j’essaie de me dévoiler de plus en plus avec les gens dans mon quotidien, c'en est presque rendu un défi personnel. Parce que finalement, sous ma coquille, je suis toujours la petite fille qui rit un peu trop fort!
 
La maternité a-t-elle changé quelque chose, de près ou de loin, dans votre vie sociale? Comment avez-vous géré la situation?