Monomom de 4 à l’université : parce que Knowledge is power.
Si vous m’aviez dit qu’un jour, après avoir eu quatre enfants, je quitterais mon conjoint, je ne vous aurais pas cru. La simple idée de penser à me séparer me rebutait au plus haut point. Je voulais réussir ma famille à tout prix.

Puis, à 34 ans, je suis devenue mère monoparentale de quatre enfants, qui travaille cinq jours par semaine  et qui prend en moyenne deux cours par session à l’université.
La transition s’est bien passée parce que le père de mes enfants et moi avons choisi de mettre nos enfants en priorité. Pas question ici de se faire la guerre, de se battre pour la garde des enfants ou pire de les mêler à nos décisions d’adultes. Nous avons choisi de nous entraider pour continuer à être de bons parents.

Depuis la séparation, on me demande souvent comment je fais, allant jusqu’à me qualifier de « machine » ou de « sainte ». Je ne sais jamais vraiment quoi répondre à cela.
La « force » dont je fais preuve, ce n’est pas un don du ciel. C’est une force que nous avons tous et toutes en nous. C’est une force qui vient de notre désir de ne pas sombrer et de se sortir d’une mauvaise passe.

Oui, je suis seule à la maison avec les enfants et  je continue de travailler. J’ai aussi choisi de poursuivre mon parcours universitaire. Pourquoi? Eh bien parce que je me suis promise que je ne laisserais rien s’immiscer entre moi et mon désir d’obtenir enfin mon baccalauréat. Parce que j’ai toujours cru en l’éducation et que le fait de devenir mère monoparentale n’a fait qu’augmenter l’importance de l’obtention de mon diplôme.

Parce qu’à ce moment de ma vie où j’ai eu l’impression de tout perdre, j’ai eu besoin de me raccrocher à quelque chose qu’on ne pourrait jamais m’enlever : mon savoir. Et malgré le casse-tête que cela implique de trouver du temps pour étudier et tout gérer, je suis fière de ne pas avoir abandonné. Je suis fière d’avoir continué de croire en moi alors que tout ce en quoi je croyais semblait vouloir s’effondrer.

Mes enfants sont encore  jeunes, mais ils sont les premiers spectateurs de la vie de leur maman.  Je choisis donc de leur montrer qu’on ne doit jamais s’avouer vaincu, même quand on doit poser un genou par terre. Je veux qu’ils prennent conscience que la vie n’est pas que fleurs bleues et papillons et qu’il faut trimer dur pour réaliser ses rêves, atteindre ses objectifs.

Mes enfants,  je vous promets donc de vous répéter une chose importante : Knowledge is power. Et peu importe ce qui vous arrivera dans la vie, on ne pourra jamais vous enlever ce que vous savez.
Le reste, aussi grande soit la perte, ça se reconstruit. Promis.