Comme n’importe quelle future maman, j’appréhendais l’arrivée de mon bébé avec une perspective très positive. Je m’imaginais déjà courir derrière un petit monstre qui grandissait et se développait à la vitesse de l’éclair. Que je clignerais des yeux et j’aurais devant moi un jeune garçon autonome (jusqu’à un certain point, on s’entend!) qui n’aurait plus besoin de sa maman pour découvrir le monde qui l’entoure.

Quinze mois ont passé suite à mon accouchement et le p’tit n’est toujours pas rendu là. Il fait son bout de chemin, lentement mais sûrement.
 
Le retard de développement moteur chez l’enfant peut devenir une source de soucis pour plusieurs. Je ne vous cacherai pas que, moi-même, j’ai été beaucoup touchée de voir que mon propre fils ne s’épanouissait pas à un rythme normal, comme la plupart des autres bébés. Certes, ses problèmes de santé et son petit cœur malade sont en plus grande partie la cause de ce retard.

Mais pour moi, c’était considéré comme « une chose de plus » à prendre en charge. Comme si on n’en avait pas déjà assez sur les épaules. Ce stress est tombé lorsque, après m'être raisonnée, je me suis relevé les manches en me disant qu’on allait tous travailler ensemble afin que notre garçon puisse cheminer à sa façon
 

Les chartes de développement: un outil pour certains, un fardeau pour d'autres.
Crédit : Amélie Bilodeau

Nous avons su tôt durant ma grossesse qu’accueillir notre petit garçon n’allait pas être de tout repos. Déjà, je rencontrais une multitude de spécialistes qui prenait à cœur la vie de mon enfant qui n’avait pas encore pointé le bout de son nez.

C’est rassurant de voir que l’on est si bien entourés. Mais ça nous fait prendre conscience que ce petit bout d’homme ne connaîtrait pas un début de vie très ordinaire. À force de se faire dire qu’on est un cas complexe, à force de se faire traiter comme tel, ça nous rentre dedans dans la tête. Et, avec le temps, on se considère soi-même comme « hors norme ».
 
Mais c’est quoi la norme?

                 

Crédit : Giphy

Au tout début, je comparais inconsciemment mon fils avec les autres enfants. Je dis inconsciemment, car il n’y avait rien à comparer et je le savais trop bien : états de santé différents, histoires différentes, enfants différents... Plus le temps passait, plus je prenais compte que le développement se distinguait pour chaque enfant. Ce n’était plus mon garçon qui était différent des autres, mais bien tous les enfants qui étaient différents les uns des autres.

J’avais finalement compris qu’un enfant fera son chemin, malade ou pas, au rythme qui lui convient. Une étape à la fois. Pas plus compliqué que cela!
 
Croyez-vous au dicton : « Quand on se regarde, on se désole. Quand on se compare, on se console? »