Je tiens d’emblée à dire que je ne suis pas une consultante en lactation. Je ne vais partager ici que ma réflexion sur le sujet.
 
Je dis ça, je dis rien, mais quand je suis retournée travailler à la fin de mon premier congé de maternité, ça semblait évident que je devais sevrer ma fille. Je ne sais pas pourquoi, je ne me suis pas posé plus de questions que ça (allo bonsoir la fatigue accumulée). Ça allait donc de soi que ma Nelia devait maintenant prendre congé de mon lait et vice-versa.

Je dis bien vice-versa parce que l’allaitement, on néglige souvent de le dire, c’est aussi une RELATION. Ce n’est pas qu’un mode d’alimentation de base.
 
Je me souviens avoir eu le coeur très gros. Le coeur serré et triste de devoir dire adieu à ces moments précieux avec ma petite Fée.

Aussi, un genre de sentiment de culpabilité pas mal fort a commencé à m’habiter. Bien avant la première journée en garderie. Avant même cette première semaine au boulot.
 
Un genre de ARK profond coincé au travers de la gorge qui ne m’a jamais quitté. Ce début de sevrage était pour moi et ma fille le commencement d’une séparation un peu trop précoce et qui nous a toutes deux prises par surprise.
 
Vous allez me dire: « Tu capotes non? Elle avait quand même 11 mois? » ou « Tu voulais quand même pas l’allaiter jusqu’à ses 5 ans!? »
 
L’affaire c’est qu’en gros, je m’en fiche de ce que vous pensez. Cette relation d’allaitement qui unissait fille et moi ne regardait que NOUS. Pis je n’étais pas prête, et je sais qu’elle non plus, à ce que ça se termine. Sur une période d’un mois (très difficile), je l’ai sevré avec acharnement parce que MON DIEU que c’est DONT ce que je devais supposément faire avant de retourner travailler.
 
Ce qui est fait est fait et je ne peux pas retourner en arrière. Alors passons.
 
Aujourd’hui, avec bébé garçon, c’est bien différent. Lorsque je suis retournée travailler, j’ai bien essayé de diminuer les boires (surtout la nuit) et j’avais même demandé deux semaines à mes frais supplémentaires afin de finalement arriver à couper des boires.
 
Pour finalement me dire FUCK IT. J’allaite et je le fais même si je retourne travailler. Mes seins et ma production vont s’ajuster.

Vous savez quoi? C’est exactement ce qui s’est passé et c’était même super.

Bon. Garçon voulait m’arracher le chandail aussitôt que j’entrais à la maison, mais si on se souvient bien, je n’ai travaillé que trois semaines avant d’être licenciée

Au moment d’écrire ces lignes, Laurent a 15 mois et adore encore le lait de maman.
OUI il boit autre chose et il mange et NON il ne deviendra pas un pervers. OK?

Désolée si je suis un peu raide, mais j’en ai marre des niaiseries que j’entends à ce sujet. Tu amènes ton bébé manger au McDo? Moi je trouve ça con, mais ça ne me regarde pas et je ne vais jamais te dire un truc du genre : « tu n’as pas peur de le voir devenir obèse? »
 
Je vais donc gentiment continuer d’allaiter mon bébé aussi longtemps que ça lui plait. Parce que c’est BON pour lui et que c’est doux pour nos âmes. À tous les deux.
 
Merci bonsoir.
 
Est-ce que vous trouvez qu’il y a une pression pour que les mamans sevrent leurs bébés avant le retour au boulot?