Je suis de retour au travail depuis maintenant quelques mois après un premier congé de maternité. Si la conciliation travail-famille se passe plutôt bien, il faut avouer que devenir maman a tout de même changé mon expérience au bureau.
 
J’ai moins de patience

Je suis une personne patiente. Je suis le genre de personne qui essaie de voir de l’autre côté de la médaille, qui accepte les excuses facilement, qui ne se met pas en colère pour rien. Mais depuis que je suis de retour au travail, je me rends compte que cette belle patience a des limites, et qu’elle est entièrement destinée à ma fille. Je n’ai aucun problème lorsqu’il s’agit de passer calmement à travers les crises de bacon de mon bébé, mais quand un.e professionnel.le ne fait pas son travail ou qu’un.e étudiant.e multiplie les explications pour ne pas remettre une évaluation, j'arrive plus difficilement à relativiser. Tu es un.e adulte. Just.do.your.job.
 
J’ai dû bousculer mes habitudes
Avant d’être maman, je planifiais de loooongues périodes de rédaction/réflexion/travail. Une fois lancée dans un projet, rien ne m’arrêtait jusqu’à ce qu’il soit terminé. Le gros luxe qui s’ignore. Dans notre famille, nous avons fait le choix que notre fille aille au CPE à temps partiel pour des demi-journées. Cela nous permet d’accommoder nos horaires atypiques et de passer plus de temps ensemble. Cela veut aussi dire que mon temps de travail est fractionné : un moment pendant la sieste, quelques heures l’après-midi, le soir et pendant que le papa est en baby duty. Il a fallu que je m’habitue à être interrompue sur une lancée si bébé se réveille ou que je dois aller la chercher à la garderie.
 
J’ai plus confiance en mes capacités
Je suis une maman : une personne apparemment capable de prendre soin et d’éduquer un mini-humain. Si je suis capable de faire ça, je peux faire n’importe quoi! En plus, j’ai plusieurs années d’études et d’expérience de travail qui m’ont préparée à mes tâches professionnelles actuelles, contrairement à mon rôle de maman. De toute façon, pas le temps pour les doutes (voir le point 2) : je m’assume en tant que professionnelle compétente qui sait ce qu’elle fait.
 
J’ai développé mon sens de l’humour
Écrire un article universitaire sur un téléphone pendant que bébé fiévreux ne veut dormir que sur moi. Préparer un cours sur la procrastination et la gestion du temps jusqu’aux petites heures du matin parce que bébé a été malade. Apporter un bébé qui découvre sa voix dans une rencontre professionnelle. Autant de situations dont il vaut mieux rire que pleurer. Dans un monde où l'on attend des mamans professionnelles qu’elles s’occupent de leurs enfants comme si elles ne travaillaient pas et qu’elles travaillent comme si elles n’avaient pas d’enfants, il ne faut pas négliger les moments où l'on peut rigoler. Nous faisons de notre mieux après tout. 
 
Comment la parentalité a-t-elle changé votre vie professionnelle?