Je suis le type de personne qui croit que notre corps sait comment accoucher et qu’il faut donc suivre son instinct et se faire confiance. Ceci ne signifie pas ne pas se préparer adéquatement et ne pas bien s’entourer pour cette épreuve physique surhumaine. Partant de cette vision de l’accouchement plutôt physiologique que pathologique, il avait été naturel pour moi de désirer vivre cet heureux événement en maison de naissance.
 
Je ne vous cacherai pas que j’avais dû convaincre mon conjoint de me suivre sur cette voie encore peu connue au Québec, mais pourtant si normale dans plusieurs pays d’Europe. Dans ces pays, les sages-femmes font automatiquement le suivi avec les femmes ne comportant pas de grossesse à risque et, pour les cas plus compliqués tels qu’une grossesse gémellaire, les femmes sont référées aux gynécologues. Les sages-femmes sont en quelque sorte les généralistes de l’accouchement, et les gynécologues, les spécialistes qui prennent la relève lorsqu’un suivi plus spécifique est nécessaire.
 
La rencontre d’information en maison de naissance nous avait charmés tous les deux. Nous nous y étions sentis bien, en confiance. Les chambres sont paisibles, personnalisées et inspirent le calme. Je crois que ce sont les quatre années universitaires de formation qui a convaincu mon conjoint au final. Pour moi, ça avait toujours été l’approche humaine et personnelle des suivis qui m’avait attirée.
 
La vie en ayant décidé autrement, nous n’avons pas obtenu de places à la maison de naissance de Québec compte tenu d’un nombre de demandes trop élevé par rapport au nombre de sages-femmes disponibles. Ce fut une déception réelle pour moi, car j’avais beaucoup d’appréhension par rapport à l’hôpital. Je craignais de manquer de liberté pour vivre mon accouchement comme je l’entendais. Je craignais aussi de manquer d’intimité et de calme pour former ma bulle si précieuse et nécessaire pour survivre à apprivoiser chaque contraction. Je craignais de tomber sur du personnel médical qui ne comprendrait pas mes choix.
 
Nous avons eu l’immense privilège d’obtenir une place pour mon suivi de grossesse auprès d’une gynécologue de très bonne réputation. Ce n’était pas Dr Love, mais quand même! Le genre de personne qui vous fait sentir bien à la première seconde, avec qui vous êtes en confiance et qui se rappelle de vous au rendez-vous suivant. Les rencontres se déroulaient à sa clinique et non à l’hôpital, l’ambiance était moins drabe et il n’y avait jamais de retard. Ce suivi avec cette femme a été un vrai charme. Elle a réussi à me faire oublier ma déception initiale pour me concentrer uniquement sur ce qui comptait au final : un bébé en santé!
 
Seul ombrage : ses vacances sont tombées pendant ma fin de grossesse et sa remplaçante n’était pas aussi charmante. Déjà en train de remplir les formulaires pour provoquer un déclenchement alors que j’avais à peine quarante semaines de complétées, sans en discuter avec moi au préalable. Vous auriez dû voir son regard lorsque je lui ai clairement exprimé que nous n’allions pas automatiquement prévoir un déclenchement. Tant que les signes vitaux étaient bons, j'attendrais. Je vivais une belle grossesse, j’aimais profondément porter ce bébé et je voulais lui laisser tout le temps nécessaire.
 
C’est ainsi qu’à 41 semaines, cette petite amour a décidé de se pointer, par elle-même, comme une grande fille. Je l’avais tout de même fortement encouragée en montant et descendant de longs escaliers.
 
Pour le récit d’accouchement, c’est ici.

Comment s'est déroulé votre suivi? Vous êtes-vous sentie bien entourée?