Récemment, je vous ai parlé de ma fille qui était douée (pour lire, c'est ici!). J’ai écrit que ce n’était pas une partie de plaisir et que notre détresse et nos inquiétudes nous ont amenés à consulter.  L’évaluation nous a révélé un haut potentiel et un TDA (sans le H!).  

Bon. Je pense qu’un diagnostic, ça permet de mettre des mots sur ce que l’on vit, mais c’est aussi un deuil. Comme dans tout, y’a des niveaux. Je sais que des parents traversent des affaires tellement intenses et difficiles avec leurs enfants que ça me fait réaliser mon privilège.  Sauf qu’en tant que parents, les deux pieds dans notre petite histoire, on a eu un petit deuil à faire.

D’abord avec le côté génétique du TDAH.  Le réflexe de mon mari : « tu lui as donné l’intelligence, moi un TDAH ».  Évidemment, ce n’est pas vrai, mais je pense que ça témoigne du cheminement qu’on a eu à faire en tant que parents quand nous avons reçu un diagnostic pour notre enfant.

Le rapport nous étalait les forces et faiblesses de notre Rose. Rose est intelligente, mais s’écrase, voire se met en colère devant l’effort. Elle comprend vite et une chance, car elle ne peut rester concentrée plus de 8 minutes (genre).  Ne sachant pas fournir d’effort, elle ne développe pas de technique de travail et donc, a de fortes chances (si rien n’est fait) d’être en échec scolaire avant la fin du secondaire. Ce qui m’a accrochée : si rien n’est fait.

Alors j’ai lu et relu sur le sujet. J’ai réfléchi. Discuté. Et j’ai aussi parlé avec ma fille. On m’a dit qu’elle était plus intelligente que la moyenne, j’allais certainement mettre cette intelligence à profit en l’impliquant dans tout ça sans en faire trop. Je lui ai expliqué comment fonctionnait son cerveau. J’ai tenté de lui faire comprendre que ses réactions de colère face à l’effort, c’était normal. Si elle arrêtait de se culpabiliser pour ça, elle finirait par mieux gérer.  Et c’est ce qui est arrivé.

J’ai parlé avec elle de ses forces et de ses faiblesses et j’ai fait des comparaisons avec moi, par exemple. Parce que nous avons tous des forces et des faiblesses. 'Suffit de les connaître pour pouvoir mieux avancer.

À travers de petits changements, je constate qu’on lui a permis d’être elle-même et de s’accepter dans sa différence. 

Aujourd’hui, si je me permets d’écrire sur le sujet, c’est que je sens que ça va bien. Que je peux dire sincèrement aux gens qui traversent quelque chose du genre qu’il y a de l’espoir.  Parce que depuis quelques mois, je sens ma fille tellement plus légère, heureuse. J’ai l’impression qu’elle est délivrée et du coup, nous le sommes tous.  

Ma fille ne graduera pas de l’université avant ses 12 ans et c’est ben correct ainsi. C’est ben correct parce que maintenant, ma fille n’est plus prise de ce mal-être qui l’accablait et ça, c’est pour moi la plus belle des victoires.

Si vous avez envie d’en lire un peu plus sur le sujet ou si vous avez des questionnements, je vous conseille de commencer par ici : http://www.hautpotentielquebec.org