Dans un précédent texte, je disais que je me trouvais chanceuse parce que ma grossesse se déroulait à merveille jusqu'à présent, et ce, malgré mes facteurs de risque élevés. 

J’ai pris une drop de mon nuage, parce qu’à mon échographie de 32 semaines, la gynécologue a observé une impressionnante chute de percentile au niveau de la circonférence d'abdomen d'une de nos cocottes. Elle était passée du 28e au 4e percentile en 4 petites semaines. Le Doppler a aussi montré qu'il y avait une résistance dans sa pression sanguine. Nous avons donc été dirigés vers le CHUL afin de nous assurer que son placenta faisait toujours sa job, et pour nous faire recommander un plan de match concernant la date d'accouchement et le suivi approprié à faire d'ici le jour J.

Il s'est écoulé sept jours entre l'échographie et nos rendez-vous à Québec. Sept longues journées à avoir peur qu'on me provoque trop tôt. À me dire que j'ai dû faire quelque chose de pas correct. Sept jours à pleurer et à angoisser.

Cette semaine-là, j’ai cherché du soutien parmi certaines communautés Facebook dont je fais partie, et ça m’a fait beaucoup de bien. J’avais besoin d’encouragements, mais aussi de me déculpabiliser. Il est tellement facile de se sentir coupable quand ce genre de chose arrive… On porte ces bébés, on se dit qu’on va tout faire pour qu’elles soient en santé. Manger bien, faire un peu d’exercice, ne plus prendre d’alcool, etc. T'sais, quand vous êtes pleine de bonne volonté, mais que finalement le brocoli vous lève le cœur et que vous feriez 100 miles à pied pour un pogo sauf que vous avez de la misère à descendre les marches de chez vous, parce que vous avez la symphyse quasi cassée en deux. C’est presque inévitable, dans ces conditions, de penser que tout ce qui arrive est de votre faute.

La semaine a fini par passer, et deux échographies et une rencontre avec une gynécologue (trop fine!) du CHUL plus tard, on nous confirme que nos deux cocottes sont bel et bien en santé. Le problème semblait être que la tête du bébé de gauche était sous l’abdomen du bébé de droite. Ce dernier était donc comprimé et avait une forme de galette. Depuis, bébé gauche s’est replacé, libérant l’abdomen de sa sœur qui a repris une circonférence et une forme beaucoup plus régulière.

La problématique était, somme toute, assez minuscule. Et si ça s’était avéré fondé, probablement que j'aurais simplement accouché avant et qu’au moins un des bébés aurait passé quelque temps dans l’unité de soins néonataux pour revenir top shape à la maison. Néanmoins, il en reste que je ne tiendrai pas les 3 dernières semaines de ma grossesse pour acquises. Bien que la ligne d’arrivée approche, on n'est pas rendus et la route peut encore nous réserver quelques surprises.