Notre couple franchit une étape importante : cette année nous allons avoir passé plus de temps ensemble que sans l’un et l’autre. L’été de notre rencontre me paraît si loin. Lui, le jeune (pas tout à fait) adulte avec ses manières bad boy, cherchant sa place dans la société. Moi-même, vivant sur un nuage rose, si différente de celle que je suis aujourd’hui.

Quand j’ai entendu la chanson Notre histoire de David Jalbert, j’ai immédiatement pensé à notre propre histoire d’amour. À notre cheminement - parfois comme une rivière, parfois comme un étang - pour reprendre les paroles. J’avoue que je ne suis pas très portée sur les chansons d’amour québécoises, mais celle-là vient réveiller quelque chose chez moi. La relation imparfaite et tumultueuse décrite par l'auteur est un miroir de notre propre périple. Et, à la fin, il conclut que tous ces événements, bons et mauvais, lui ont fait saisir la valeur de son affection. Et c’est ce que je ressens envers mon amoureux.

Oui, notre relation est imparfaite sur bien des points, et parfois tumultueuse. Moi, avec mon orgueil et ma manie de vouloir tout contrôler. Lui, avec son impulsivité et son impatience. Quand je repense à nos premiers accrochages, je ne peux qu’admirer tout le chemin qu’on a fait ensemble.

On se connaissait à peine, mais on s’est attachés l’un à l’autre rapidement. Parce qu’on était jeunes et beaux. Parce qu’on se comprenait tous les deux. Parce qu’on avait en tête mille et un rêves et qu’on se croyait capable de tous les réaliser. Nous avons débuté notre relation comme deux adolescents en quête de bonheur. La vie s’ouvrait devant nous avec des possibilités infinies.

Puis, sont arrivés les jours de pluie, les jours de deuil, les jours de colère. Il y a eu le doute. Il y a eu le temps qui peut tout bousiller si on n’y prend pas garde. Certains de nos rêves sont tombés de haut. Nos idéaux et nos valeurs ont changé à cause des aléas du destin, des décisions mal éclairées et des déceptions rencontrées. On a franchi ensemble nos heures sombres, nos soirées gâchées et nos tempêtes de larmes. À quelques reprises, on aurait pu baisser les bras, se détacher l’un de l’autre. Tout abandonner. On aurait pu se faire du mal parce qu’on avait mal.

Mais, on ne l’a jamais fait. Ensemble on a parcouru le meilleur et le pire.

Et quand le pire est arrivé, je nous félicite d’avoir appris mutuellement le respect, la communication, la complicité. Avec le temps, nos différends prennent une tout autre tournure. Avant, un désaccord ouvrait quelquefois la porte à l’accusation ou au mécontentement. Maintenant, on se met dans la peau de l’autre. On cherche à se comprendre, à s’écouter. Je crois qu’au début de notre relation, j’étais amoureuse du fait d’avoir un copain. Mais je ne l’aimais pas. Du moins, pas comme je définis aujourd’hui mon attachement pour lui. Mon amour a grandi à travers les aventures qu’on a traversées.  

L’amour se construit. L’amour se transforme.

Parfois, j'entrevois les reliefs des deux adolescents que nous avons été. Notre camaraderie et notre simplicité pointent subitement à travers les obligations et les responsabilités. Et même si cela me semble une éternité, je me rends compte que nous sommes encore jeunes. Jeunes de cœur. Jeunes dans nos amours. Que nous avons de la chance et encore bien des années de bonheur devant nous. Que nous avons encore le temps de rebâtir ensemble quelques-uns de nos rêves écroulés.