Ce commentaire me faisait bien rire, car il survenait parfois même lorsque j’expliquais qu’ils étaient identiques…

Je comprends, lorsqu’on n’est pas dedans, on a pu oublier nos cours de biologie, mais d’emblée, je vous confirme que des jumeaux identiques sont automatiquement… identiques! Un pénis et une vulve, ça ne l’est pas!

Il existe deux grandes catégories de jumeaux, soit les « faux » jumeaux (dit dizygotes) et les « vrais » jumeaux (dit monozygotes). Le premier type de jumeaux est formé par la fécondation de deux ovules distincts par deux spermatozoïdes distincts. Selon leur bagage génétique, ils sont aussi différents qu’un frère et une sœur issus de deux grossesses différentes. Ce type de jumeaux est appelé dans le jargon des di-di (dizygote, di-choriale). Le chorion est l’une des membranes entourant le bébé, formant la paroi de la piscine dans laquelle il évolue dans le ventre de la mère. Les jumeaux non identiques représentent 75 % des couples de jumeaux.

La deuxième catégorie de jumeaux est formée grâce à un seul ovule qui a été fécondé par un seul spermatozoïde. L’embryon ainsi formé s’est scindé en deux dans les premiers jours de vie, ce qui en fait deux êtres au même bagage génétique. Ce type de jumeaux représente 25 % des couples de jumeaux.

Comment le sexe d’un enfant est-il déterminé? C’est le sperme qui décide du sexe de l’enfant. L’ovule a deux chromosomes X (chromosome féminin) et le spermatozoïde a soit un X et un Y (ce qui donne un garçon), soit deux X (ce qui donne une fille). Comme un seul spermatozoïde est impliqué dans la création des jumeaux identiques, ils seront automatiquement de même sexe.

Là où ça devient plus compliqué, c’est qu’il existe trois types de grossesses de jumeaux identiques, dépendamment du nombre de jours qu’avait l’embryon lorsqu’il s’est divisé en deux.

Premièrement, il y a les embryons qui se seront divisés avant leur troisième jour. Ceux-ci auront chacun leur poche amniotique et chacun leur placenta, comme des jumeaux dizygotes. (D’ailleurs, ce type de « vrais » jumeaux est souvent confondu avec des « faux » jumeaux, et seule une analyse ADN peut prouver qu’ils ont le même génome).

Deuxièmement, il y a les embryons qui se sont divisés en deux entre la troisième et la septième journée de la fécondation. Ceux-ci auront chacun leur poche amniotique, mais n’auront qu’un seul placenta. Ils partagent donc leur garde-manger, mais ils ne peuvent pas se toucher directement, car ils ont chacun leur piscine propre ; une membrane les sépare. Ce type de jumeaux est appelé dans le jargon des mono-di (monozygote, di-choriale). Ce type de jumeaux identiques est le plus répandu, il représente 70 % des cas.

Pour terminer, il y a les embryons qui se sont divisés en deux après la huitième journée de la fécondation. Ceux-ci seront dans la même poche amniotique et auront le même placenta. Ils peuvent donc directement se toucher dans le ventre de la mère. (C’est de ce type de jumeaux que sont issus les jumeaux siamois, lorsque la séparation cellulaire se fait après la treizième journée de fécondation et qu’elle n’est pas complète). Ce type de jumeaux est appelé, dans le jargon, des mono-mono (monozygote, mono-choriale).Ce type de grossesse gémellaire est rare, elle représente 1,2 % des jumeaux identiques (le nombre de fausses couches relié à ce type de grossesse est élevé).

​Crédit : Jumeaux & Co

La fécondation in vitro, semble-t-il, augmente légèrement les chances d’avoir des jumeaux identiques.

 

Dans mon cas, comme la majorité des embryons se sont fragmentés dans les éprouvettes, je me plais à penser qu’ils voulaient tous être des jumeaux. De plus, je me demande ce que serait devenu l’embryon de mes bébés, qu’on m’a transféré au jour 3, si j’avais décidé de le laisser évoluer dans l’éprouvette jusqu’au jour 5, comme je le prévoyais initialement? Probablement qu’on ne me l’aurait jamais transféré, mais je n’aurai jamais de réponse!

Chose certaine, j’aurai soit deux garçons, soit deux filles! Et non, ce n’est pas une déception pour nous de ne pas avoir « le petit couple », mais plutôt une fierté et le sentiment infini d’être privilégiés d’avoir des jumeaux identiques.

L’information que je vous ai transmise ici est tirée du livre Le guide des jumeaux écrit par Dr Jean-Claude Pons, Christiane Charlemaine et Pr Émile Papiernik.