Des fois je chiale, je suis fatiguée, je pleure, je décide d’écrire avec tout mon cœur sur un sujet. J’appréhende les commentaires qui vont suivre, pis finalement, tout se passe bien ou presque. On réfléchit ensemble sur des affaires, on se donne des petites tapes dans le dos, on avance.

Quand j’ai écrit mon texte Je pense que je suis fatiguée, j’avais vraiment peur, puis j’ai lu un commentaire de Stéphanie Paz-Lamarche qui m’a fait me dire « mon doux, je pense que je vais écrire un article au complet là-dessus ». Fait que merci Stéphanie, sans joke, tu as mis de la lumière dans un samedi que je trouvais bien gris. #ThanksALot

Et si on apprenait collectivement à comprendre la différence entre « JE N’AIME PAS ÇA » et « CE N’EST PAS BON », en d’autres mots « ÇA, C’EST MA PRÉFÉRENCE » et « J’INVALIDE LA VIE DES AUTRES »? Juste ça, l’apprendre nous-mêmes et l’apprendre à nos enfants, ça serait déjà un super bon plus dans la vie. Après ça, on peut s’attaquer à quelle opinion dire et quand, et à la raison pour laquelle on veut dire une chose à quelqu’un sur Internet quand la personne n'a rien demandé.

Fait que, c’est quoi la différence entre « je n’aime pas ça » et « ce n’est pas bon ». La nuance a l’air simple, mais pas pour tout le monde. Quand on dit JE, on parle de soi, quand on dit C’EST, on affirme quelque chose.

Par exemple, je n’aime pas particulièrement le goût de la sauce tomate sur des pâtes. Je n’aime pas la lasagne non plus. Si je dis que JE n’aime pas la lasagne, eh bien, c’est simple, j’énonce mon goût. C’est peut-être dans le but de ne pas paraître bête si je suis quelque part et que c’est le repas qu’on sert. C’est peut-être aussi parce que dans la discussion, on parle des choses qu’on n'aime pas. Bref, quand je dis « eille, j’n’aime pas la lasagne » , je ne m’attends pas à me faire convaincre d’aimer ça ou bien à me faire invalider ce que je pense du goût de la lasagne.

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Par contre, si je dis que la lasagne, ce n’est pas bon, hum là j’ouvre la porte pour me faire dire que 95 % des gens adorent la lasagne, que le Québec a été construit sur une bonne lasagne réconfortante et que toutes les mamas italiennes se retournent présentement dans leur tombe parce que c’est trop gros ce que je raconte. Ce n’est pas pas bon de la lasagne, je n’aime pas ça.

Bref, c’est une nuance importante, et mes études en communication me disent que c’est important de le dire et de le comprendre. À parler de mode et de famille depuis des années, c’est un principe que j’aime bien appliquer. C’est pourquoi on rajoute des « si ça vous tente » dans plein de titres de nos articles et d’autres nuances du genre.

Mon but ce n’est pas d’imposer mon lifestyle, mais bien de partager mes découvertes, mes hauts et mes bas, sans sentir qu’on me juge si je n’aime pas quelque chose ou si je préfère des trucs qui matchent. Personnellement, j’aime une foule de choses et je n’aime pas la lasagne. Et même si c’est votre plat préféré, je n’aime pas ça. J’ai essayé plein de fois et je n’aime pas ça.

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Fait que je vous laisse penser à ça. J’espère que je ne vous choque pas trop avec ma grande confidence. Parce que bon, ça faisait longtemps que je cherchais comment le dire. Pas que je n’aime pas la lasagne, mais comment la nuance quand on commente en parlant au « je » et en n'essayant pas de convaincre tout le monde de penser de la même manière que soi, ça peut engager des discussions bien plus intéressantes.

Ça pis ne pas traiter les autres mères de folles, mais encore une fois, on s’en reparle!