Avant de fonder notre famille, mon mari et moi avons beaucoup voyagé. Plusieurs personnes nous disaient d’en profiter, convaincues qu’avoir des enfants allait devenir un obstacle majeur à notre découverte du monde. Ils ont d’abord eu raison, puisque voyager avec notre première enfant qui était polyhandicapée était chose impossible. Mais sa mort suivie de très près de l’arrivée de son petit frère ont amplifié notre désir de voyager. Notre fille nous a appris qu’il fallait vivre nos rêves et profiter de chaque instant.

C’est donc ainsi que notre fils de 3 ans a voyagé à cinq reprises et a mis les pieds dans douze pays (ou du moins les fesses durant les premiers mois!). Certain.e.s pourraient dire que c'est un peu fou. Par contre, quand je l’entends dire du haut de ses 2 ans « Wow maman, c’est beau Italie! » alors qu’il se retrouve devant un magnifique paysage en Sicile, je sais que nous faisons le bon choix. 

C'est vrai qu'il ne se rappellera pas des voyages qu'il a faits, du moins pas ceux faits à 4, 10, 16 et 20 mois. Mais je suis foncièrement convaincue que ces voyages laisseront, autrement que par des souvenirs concrets, des traces importantes. 

Crédit : Kat S.

D’abord, le temps de qualité que nous passons en famille lorsque nous voyageons est loin d’être négligeable. En Islande, à Cuba ou au Pays-Bas, les tracas quotidiens semblent tout à coup secondaires et laissent toute la place aux découvertes et aux plaisirs en famille. Et il faut se le dire, gérer une crise de bacon est beaucoup moins angoissant sous le soleil de Provence qu’entre deux brassées de lavage à la maison. 

Ensuite, la joie que mon fils ressent lorsqu’il vit de nouvelles expériences en voyage est palpable. Je me rappellerai toujours du petit garçon de 16 mois qui avait mille étoiles dans les yeux lorsqu’il a passé la nuit dans un ferry entre la Lettonie et la Suède ou lorsqu’il a découvert que les parcs de Finlande regorgent de pelles et de petites chaudières de toutes sortes. Malgré la barrière de la langue, il a aussi une grande facilité à entrer en contact avec les autres enfants. Il a longtemps parlé de la petite Sofia italienne qu'il a « sauvée » en lui sommant de ne pas jouer dans la rue!

Crédit : Kat S.

Les voyages lui ont également permis de développer sa curiosité. Il adore jouer avec le globe terrestre et nous regarder y tracer notre dernier voyage en avion. Lorsqu'il voit des images d'un pays étranger à la télévision ou ailleurs, il lui arrive souvent de nous demander de quel endroit il s'agit ou de dire à quel point « c'est beau ». Il s’amuse aussi à regarder les photos de nos voyages et à rire des anecdotes que nous lui racontons.

Déjà, il rêve de ses prochains voyages et a un réel intérêt à découvrir le monde. Il y a quelques mois, il nous a dit avec une grande détermination que son rêve était de visiter New York. Son éducatrice avait raconté une histoire qui se déroulait dans cette ville et il souhaitait lui aussi voir les « grands écrans » (lire Time Square), le « grand parc » (lire Central Park) et la statue de la liberté. 

Crédit : Kat S.

D’ailleurs, il nous dit avoir très hâte de repartir dans quelques semaines. Cette fois, ce sera au Portugal avec son petit frère de 4 mois! 

Et vous, osez-vous voyager avec vos minis?