Je suis devenue maman suite à 7 longues années d’espoir et de désespoir, d’une dépression et d’une remise en question professionnelle. À chacun des choix que j’ai faits dans ma vie pour être mieux avec moi-même, une parcelle de moi se disait toujours que si un jour j'avais des enfants, je pourrais rester chez moi et vivre mon bonheur au quotidien avec eux.
J’ai la chance d’avoir trois enfants. Depuis qu’ils sont entrés dans ma vie, je me suis fait la promesse que je profiterais du temps que j'ai avec eux au maximum ; que ça ne serait pas quelqu’un d’autre qui assisterait aux exploits de mes enfants. Je me suis dit que c’est moi qui aurais le privilège de côtoyer au quotidien les êtres les plus précieux que j’ai dans la vie. Je me suis également dit que je ne voulais plus de la course infernale du métro-boulot-dodo.

Il y a également un aspect circonstanciel qui penche dans la balance : je suis atteinte de fibrose kystique, et les enfants qui côtoient la garderie, ils en ramènent, des virus à la maison. Je voulais m’épargner ça. Toutes ces raisons ont une saveur un peu égoïste, mais il n’y a pas que moi dans l’équation : je veux aussi que leur éducation et le type de discipline qu’ils recevront nous rejoignent chéri et moi dans nos valeurs. Je veux aussi que le sommeil occupe la place centrale dans la vie de mes enfants. Hors de question pour moi de réveiller un bébé pour qu’on se prépare trop tôt dans son horaire à lui pour aller à la garderie.

Je m’occupe donc à temps plein de mes trois enfants de respectivement 2 ans, 2 ans et 8 mois.
Je dois avouer que les gens ont souvent remis ma décision en question : « Comment ça tes garçons de 2 ans ne vont pas à la garderie? Ils n’apprendront pas à se sociabiliser. » « Et toi, dans tout ça, prends-tu du temps pour toi. »

Et puis j’ai vu une émission de Deux filles le matin, où le merveilleux Dr Jean-François Chicoine, pédiatre (si on me permettait de prendre un repas avec la personne de mon choix dans le monde, ça serait avec le Dr Chicoine), parle de l’importance du développement du cerveau de l’enfant dans les deux premières années de vie. Puis, j’ai lu son livre : Le bébé et l’eau du bain, où il aborde le sujet de la garde non parentale. Dans un passage de ce livre, il mentionne, entre autres, ce qui suit :

« L’évolution biologique se donne 8 à 15 mois, jamais moins, pour permettre aux enfants de s’attacher solidement à leurs parents ; L’évolution biologique se donne 18 mois, jamais moins, pour permettre aux enfants d’ajuster leurs réponses hormonales au stress de la vie ; L’évolution biologique se donne 18 à 24 mois, parfois plus, jamais moins, pour permettre à l’enfant d’incorporer l’image mentale de ses parents ; L’évolution se donne 24 mois, et pas moins, pour permettre à l’enfant de se faire une meilleure santé immunitaire. Enfin l’évolution biologique se donne des mois pour permettre la séparation graduelle de l’enfant de ses principales figures de confiance. Donc 18 à 24 mois de protection parentale, c’est ce qu’il faut viser. »

Avec l’arrivée dans nos vies d’une cocotte via la banque mixte, où tout du lien d’attachement entre nous et elle est à faire, la lecture de ce livre m’a convaincue que je fais le bon choix, pas seulement pour moi et mon petit bonheur, mais également pour le développement de mes enfants.

​Quel choix de garde avez-vous fait pour vos enfants, et pourquoi?