Quand j’ai appris que j’attendais des jumeaux identiques, j’ai beaucoup lu et réfléchi sur le sujet. Comment faire pour leur permettre de s’épanouir individuellement, tout en ayant une relation fraternelle harmonieuse et en étant équitables envers chacun d’eux?

J’ai la chance d’avoir quelques couples de jumeaux dans mon entourage. Je leur ai demandé ce qu’ils ont le moins aimé de leur situation, question de voir si je pouvais limiter les irritants dans la vie de mes garçons.

Trois choses revenaient souvent* :

  1. Les petits kits de vêtements pareils ;
  2. Se faire appeler « les jumeaux » ;
  3. Fêter leur fête le même jour

Quant au fait qu'ils soient nés la même journée, je n'y peux pas grand-chose, mais j’avais bien compris le message pour les deux autres aspects.

À travers mes réflexions, j'ai établi des lignes directrices. Ils ne seront jamais habillés pareil. Le plus souvent possible, nous ferons des activités individuellement avec chacun d’eux et nous les laisserons être comme ils veulent être individuellement.

Je me suis fait avoir.

C’est tout un défi de les séparer. Souvent, on a droit automatiquement à une crise de la part de celui qui reste à la maison, car il veut lui aussi être privilégié. Et comme je suis maman à la maison et que nous avons une petite fille de 17 mois la cadette, quand mon chum sort, j’ai plutôt envie qu’il emmène les deux garçons plutôt qu’un seul, question de me laisser souffler avec « juste » un bébé à m’occuper.

Deuxièmement, même si je fais tout pour qu’ils aient l’air d’individus différents (vêtements, coupe de cheveux) et ainsi faire que les gens puisse les reconnaître rapidement, je n’avais pas pensé à un aspect : mes gars veulent être des jumeaux, ils veulent vivent pleinement cette relation qui les définit.


Maman, on veut manger ensemble (habillés tous les deux avec le T-shirt que Mami a ramené de Floride)​
Crédit : Charlène Blais​

 

Je n’ai aucun vêtement identique, mais j’ai beaucoup de vêtements achetés en même temps de couleurs différentes, par exemple. Je gère en grande partie leur « terrible 2 » en les laissant choisir leur linge le matin. À tout coup, ils choisissent ensemble leurs kits complémentaires. Depuis que j’ai retiré les barreaux de leurs couchettes respectives, c’est ensemble qu’ils choisissent de s’endormir la totalité du temps.

Mon moniteur me montre toujours à quel point mes gars sont bien ensemble!
​Crédit : Charlène Blais, 

 

La proximité au quotidien ne les dérange pas. Ils ne se chicanent presque jamais (ce qui est une tout autre histoire avec leur sœur). Quand je donne une récompense ou un privilège à un, il me rappelle sur-le-champ de faire de même pour son frère.

Souvent, on me demande de décrire leurs personnalités respectives, même après 2 ans ½, et malgré le fait que je sois 7 jours sur 7 avec eux, j’ai beaucoup de difficulté à en noter des majeures. Au début je me sentais mal de ne pas pouvoir les décrire respectivement avec une longue liste de différences. Maintenant, j’apprivoise le fait que c’est ce qu’ils sont.

En fait, je n’avais jamais été le témoin privilégié d’une relation gémellaire, je ne savais pas que ce lien pouvait être aussi fort, et que le bien-être qu’ils éprouvent d’être ensemble pouvait être aussi sincère. Ils n’ont que 2 ans ½, je sais que leur relation va évoluer, mais je sais que je ne pourrai jamais totalement comprendre la force de ce qui les unit.

Avez-vous déjà été témoin de la singularité d’une relation gémellaire? Voici un beau documentaire à écouter sur Netflix, si ça vous intéresse.

*Évidemment, on ne peut pas mettre tous les jumeaux dans le même panier. Certains aiment bien s'habiller de la même façon ou se faire appeler les jumeaux ou les jumelles, d'autres non.