Le début de l’année est toujours un peu plus rough pour moi. Disons que je dois passer par plusieurs mauvais souvenirs qui me hantent après des années. Je m’en sors difficilement, de ce mauvais coton. Je le file pas même si j’ai eu de l’aide et que ça va vraiment mieux maintenant.
 
Ça commence autour du Nouvel An, journée que je hais du plus profond de mon cœur et que j’apprends à chérir un peu plus depuis que j’ai une excuse pour rester à la maison sans rien faire (mes enfants). Après vient le mois de janvier qui décrisse un peu avec la reprise du travail, les comptes qui rentrent et les chèques qui se font attendre. Je dois commencer à placer mes affaires pour l’année, il n’y a pas de gros contrats qui se donnent non plus, donc je stresse pour les rentrées d’argent passées ou futures.
 
Les enfants tombent aussi malades. Les virus se sont promenés en masse dans les familles éloignées et ça revient tout dans mes petits amours qui attrapent je-sais-plus-combien de gastro en quelques semaines. Je ne pars pas en voyage non plus, mes semaines de « vacances » sont reversées pour l’été. Mes beaux-parents sont loin, tout le monde a de la broue dans le toupet, anyway, pour m’aider plus avec le poids, normal, que je porte sur mes épaules.
 
Vient la semaine de prévention du suicide, qui est un mois et demi avant « l’anniversaire » de ma tentative ratée. Je me force chaque année à revivre un peu de mes états d’âme d’il y a 6 ans pour parler d’un sujet qui me touche et surtout pour essayer de faire le plus de prévention possible.
 
La vérité, c’est que je n’ai aucun plaisir à revivre cette période, mais je me sens mal pour les personnes qui prennent ce moyen pour arrêter de souffrir parce que je n’ai pas « réussi » à mourir. Je cherche mes mots pour dire comment je me sens coupable de savoir que ça arrive encore trop souvent qu’une personne décide de mettre fin à sa souffrance, pis je ne suis pas encore capable de regarder ce qui m’a sauvée de faire le pire geste que j’aurais pu faire de toute ma vie, il y a 6 ans.
 
Ça a quand même pris ça pour que je demande de l’aide pour de vrai et que je fasse en sorte que je n’essaie plus jamais de mourir de ma vie. Après, ça a pris la tentative d’une amie pour en parler sur le site et la mort d’une amie de cégep pour que je parle de la première fois de ma vie à quelqu’un de comment je me sentais coupable de vivre encore. La meilleure chose, je pense, c’est que peu importe comment je retourne la situation, je trouve que j’utilise tout ce que j’ai vécu pour faire le plus de prévention possible. Ce n’est pas facile ni heureux, mais quand je sais que ça peut faire une différence pour quelqu’un qui souffre, je me dis que c’est très peu cher payé pour l’aider.
 
J’écris plein de mots et plein de phrases, cependant, s’il y en a juste une que vous devez retenir si ça va mal, c’est que vous valez la peine. Vous valez d’aller mieux et de trouver toute l’aide nécessaire pour ne plus avoir mal de même.
 

Si vous avez besoin d’aide, appelez quelqu’un. Si ça ne répond pas, il y a 1-866-appelle, sinon le 811 a maintenant des lignes d’aide pour les urgences psychologiques.